Thèse soutenue

La cognition sociale et ses liens avec la neurocognition dans la schizophrénie

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Auteur / Autrice : Manel Dallagi
Direction : Chrystel Besche-RichardPhilippe Allain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie et ergonomie
Date : Soutenance le 03/09/2021
Etablissement(s) : Reims
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'homme et de la société (Reims, Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : (C2S) - Laboratoire de psychologie Cognition Santé Socialisation
Jury : Président / Présidente : Antoinette Prouteau
Examinateurs / Examinatrices : Chrystel Besche-Richard, Philippe Allain, Galina Kostadinova Iakimova, Laurent Lefebvre, Laurent Lecardeur
Rapporteurs / Rapporteuses : Galina Kostadinova Iakimova, Laurent Lefebvre

Résumé

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Les déficits de la cognition sociale impactent négativement différentes facettes de la vie quotidienne des personnes atteintes de schizophrénie (SZ) telles que leur autonomie, leur fonctionnement social, professionnel, familial, etc. et participent de ce fait au handicap psychique. Cependant, la compréhension fine de ces déficits de la cognition sociale, de leur caractérisation, de leur variabilité et des liens qu’ils entretiennent avec la neurocognition reste sans consensus. Ce travail, qui tente d’apporter un certain éclairage, se compose de trois grandes parties. La première partie avait pour objectif de fournir des éléments de validation d’une échelle d’empathie. Elle a été administrée à 526 personnes et a montré des qualités psychométriques satisfaisantes, en termes de validité de structure et divergente, de cohérence interne, etc. La deuxième partie avait pour objectif de vérifier l’existence potentielle de profils de fonctionnement de la cognition sociale dans la schizophrénie et dans une population générale. Les résultats font émerger trois profils de fonctionnement chez les personnes issues de la population générale dont deux sont caractérisés par des faiblesses spécifiques (en reconnaissance des émotions faciales / en théorie de l’esprit affective). En outre, les trois profils des 30 personnes atteintes de schizophrénie se diffèrent, quant à eux, par des niveaux de fonctionnement en cognition sociale : bon, moyen, faible. 60% de l'échantillon ont présenté des performances intermédiaires sur les différentes composantes de la CS, avec des scores Z autour de 0. De plus, 23% de notre échantillon présentait des performances élevées. Enfin, le profil avec des faibles performances présente des étroites corrélations avec des déficits d’alexithymie et de neurocognition. La troisième partie consistait à la recherche du meilleur prédicteur de la théorie de l’esprit auprès de personnes (SZ) et de participants sains. Suite à des analyses de régressions multiples, la mémoire autobiographique ressortait comme meilleur prédicteur de cette capacité à inférer les états mentaux affectifs d’autrui parmi d’autres prédicteurs neurocognitifs et de cognition sociale. Les capacités exécutives et attentionnelles seraient également impliquées dans une moindre mesure. L’ensemble de ces constatations réalisées permettrait ainsi de proposer des orientations thérapeutiques plus adaptées à chaque personne et des programmes de remédiations plus écologiques et individualisés.