Exilés dans la guerre froide : une histoire de l'Armée nationale de la République de Chine au Vietnam, en Thaïlande et en Birmanie (1949-1981)
Auteur / Autrice : | Yi-chia Yeh |
Direction : | Pierre Journoud |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | HISTOIRE spécialité Histoire contemporaine |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2016 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CRISES - Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales |
Mots clés
Résumé
Après la guerre civile chinoise, les troupes nationalistes dirigées par le général Huang Chieh ont cherché à rejoindre Taïwan via le Vietnam, mais elles ont été désarmées par les forces françaises et internées pendant environ trois ans. En 1949, la fondation de la République populaire de Chine a engendré des tensions diplomatiques. La France a tenté à plusieurs reprises de reconnaître le régime communiste chinois, négligeant ainsi la République de Chine basée à Taïwan. Les États-Unis ont également cherché à réorganiser les troupes nationalistes au Vietnam pour ouvrir un second front de guerre en plus de la guerre de Corée, bien que cette proposition ait été rejetée par la France. À cette époque, la IVe République française connaissait des changements fréquents de gouvernements. Au début, elle s'est concentrée sur la consolidation de la colonie vietnamienne tout en prenant en compte les implications de l'intervention du Parti communiste chinois. En fin de compte, la France a tenu plusieurs négociations secrètes avec le gouvernement chinois nationaliste pour permettre le retour des militaires et des civils à Taïwan par voie maritime. Dans le même temps, après la guerre civile chinoise, l'armée nationaliste stationnée dans la province du Yunnan se retira en Birmanie à cause de la mutinerie du gouverneur Lu Han. Le général Li Mi, qui se trouvait à Taïwan à ce moment-là, est ensuite parti en Thaïlande pour prendre le commandement de cette armée et l'utiliser pour mener une contre-attaque sur le continent. Avec l'aide apportée par la CIA à l'armée nationaliste, l'armée ont combattu avec succès jusqu'au Yunnan. L'armée a également remporté plusieurs batailles contre l'armée birmane. Les troupes de Li Mi ont coopéré avec les groupes ethniques minoritaires birmanes contre le gouvernement birman. Enfin, la Birmanie déposa une plainte contre les nationalistes chinois auprès des Nations unies, ce qui a entraîné le premier retrait des troupes du KMT à Taïwan. Après deux retraites pendant des années cahoteuses, des descendants de l'armée nationale chinoise sont arrivés à Taïwan pour étudier. Malheureusement, pour diverses raisons, tels que la possession de faux documents thaïlandais, ils ont été forcés de rester à Taïwan sans pouvoir retourner. Cependant, ces descendants ont été confrontés à des difficultés en matière de subventions, car le gouvernement taïwanais avait annoncé une politique étrangère qui ne les reconnaissait pas comme ayant un lien avec Taïwan. En dépit de tensions entre le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Défense et le bureau présidentiel de Taïwan, la coopération entre la diplomatie et l'armée n'était pas toujours harmonieuse. Les individus ont été modelés en tant que héros anticommunistes, mais leur priorité était souvent leur propre survie, et leur loyauté envers Taïwan a été influencée par des facteurs culturels et communautaires. Les personnes restées en Thaïlande ont conservé leur fierté pour leur héritage chinois, en partie grâce à la culture confucéenne et à sa devise de « mieux vaut mourir que de perdre sa vertu », malgré les défis rencontrés.