Thèse en cours

La mise en œuvre du Statut de la CPI au sein des ordres juridiques internes des États : Les cas de la FRANCE, de la CÔTE D'IVOIRE, du CANADA et de L'AFRIQUE DU SUD

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Auteur / Autrice : Marlène Kouadio
Direction : Frédérique Coulée
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 30/11/2016
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit, économie, management (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2020-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IEDP - Institut d'Etudes de Droit Public
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté Jean Monnet, droit-économie-gestion (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2020-....)

Résumé

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La compétence de la Cour, basée sur le principe de complémentarité, en vertu duquel celle-ci n'exerce sa compétence qu'en raison du « manque de volonté ou de l'incapacité » des États parties, fait des juridictions internes des États, des juridictions de droit commun en matière de répression des crimes pénaux internationaux. Les États ayant ratifiés le statut de Rome ont pour la plupart adopté des lois destinées à incorporer ces dispositions dans leurs ordres juridiques internes. Le contenu de ces législations nationales, bien qu'ayant l'objectif commun de mettre en place en droit interne les dispositions nécessaires afin de poursuivre les personnes accusées de crimes internationaux est pourtant différent à plusieurs égards des dispositions du statut de Rome. La première question qui se pose alors est de savoir dans quelle mesure est-ce que ces législations sont-elles conformes au Statut ? Celles-ci ne partagent pas les mêmes définitions des crimes internationaux que celles prévues dans le statut. Ainsi, la « transposition » de ce traité majeur ne se fait pas sans perte, ni sans ajout parfois, fragmentant (in fine) la mise en œuvre du droit international pénal. Spécificité du Statut de Rome Le caractère technique du statut et sa mise en œuvre rendent indispensables l'adoption de lois au niveau national. L'adoption de lois nationales est d'autant plus indispensable dans la mesure où le principe de complémentarité implique des modifications du droit interne des États parties. Par ailleurs, il apparaît essentiel que les États adoptent des lois de transposition qui assureront le respect des principes généraux du droit pénal. Dispositions de renvoi : Le statut de Rome renvoie au droit interne et requiert que les États disposent de procédures nationales permettant la réalisation de toutes les formes de coopération prévues par le Statut, notamment en ce qui concerne : les modalités d'arrestation ,de remise des personnes recherchées par la Cour, le rassemblement et la préservation d'éléments de preuve, la transmission de documents, le gel ou la saisie du produit des crimes et la protection des victimes et des témoins (chapitre IX du statut, en particulier les articles 86,88,89 et 93). Ainsi, les procédures au niveau national doivent permettre l'exécution des demandes de coopération de la Cour, mais elles doivent assurer l'exécution de ces demandes conformément aux modalités du statut, qui tout en renvoyant aux procédures nationales, instaure également des exigences particulières. Complémentarité : L'adoption de lois incorporant directement, ou par référence, les définitions des crimes et principes généraux du droit pénal figurant dans le Statut de Rome est nécessaire pour permettre aux juridictions nationales de poursuivre les auteurs de tels crimes : la Cour n'intervient que de manière subsidiaire et les enquêtes et poursuites relèvent de la responsabilité première des juridictions nationales. Il résulte donc du Statut de Rome que les États parties ont l'obligation de mettre en place des procédures nationales de coopération avec la Cour. A la lumière des questions exposées ci-dessus, cette analyse entend donc nourrir les réflexions qui doivent être menées sur le sujet de la mise en œuvre du Statut dans l'ordre juridique interne des États en identifiant les problèmes de compatibilité entre le Statut et les législations des États. Dans un souci de pragmatisme et d'accessibilité, les différents axes des législations des États visés par les exigences de mise en œuvre du Statut seront répertoriés et analysés au regard des dispositions pertinentes du Statut. Cette analyse pourrait par exemple, permettre aux législateurs des États de faire des propositions d'amendements de leurs différentes législations aux fins d'harmonisation du droit interne avec le Statut de Rome. Ce travail d'adaptation visera les textes suivants : Constitution, code pénal, code de procédure pénal et code de justice militaire ou code de fonction militaire. Les thèmes suivants seront examinés : les immunités juridictionnelles, l'incorporation des crimes relevant du statut et leur imprescriptibilité, la responsabilité pénale et la coopération avec la Cour.