Thèse soutenue

La plume et le miroir : figurations du « moi » dans le récit mexicain d’avant-garde (1922-1930)

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Auteur / Autrice : Sergio Fregoso Sanchez
Direction : Karim Benmiloud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ETUDES ROMANES spécialité Etudes hispaniques et hispano-américaines
Date : Soutenance le 13/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche et d'études culturelles (Montpellier) - Institut de Recherche Intersite Études Culturelles (Montpellier) / IRIEC
Jury : Président / Présidente : Raphaël Estève
Examinateurs / Examinatrices : Alba Lara-Alengrin, Julio Cesar Zarate Ramirez
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Olivier

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’objet de cette thèse porte sur un sujet peu étudié : le récit d’avant-garde dans la littérature mexicaine du début du XXe siècle. En effet, souvent délaissés par la critique, nos six auteurs auteurs : Arqueles Vela, Salvador Novo, Xavier Villaurrutia, Gilberto Owen, Jaime Torres Bodet et José Martínez Sotomayor ont été très peu étudiés conjointement en ce qui concerne leur production narrative. Cette position de marginalité et ce manque d’études nous pousse à étudier ces auteurs à la lumière du concept de dissidence puisque notre corpus ne rentrait dans aucune catégorie littéraire. De plus, ce concept de dissidence, au cœur de notre problématique naît également d’une forme de marginalisation propre à l’époque de nos auteurs. En effet, les récits d’avant-garde représentent une forme de dissidence par rapport au Roman de la Révolution, hégémonique à cette période. Nous nous sommes donc demandé si l’apparition du « roman d’avant-garde » constituait un nouveau genre qui répondrait à l’esprit de cette nouvelle époque. Pour ce faire, nous avons procédé en quatre temps. Tout d’abord nous avons tracé une généalogie idéo-esthétique des auteurs d’avant-garde qui nous a conduit à l’aube d’une révolution épistémologique. Celle-ci est encadrée historiquement par la Révolution Mexicaine et animée par deux forces en tension, la tradition et la rupture. Dans la deuxième étape de notre étude, nous avons tenté d’inscrire nos auteurs dans le panorama de l’époque en se focalisant sur la formation des Contemporáneos et des Stridentistes, ce qui a permis de démontrer la cohérence de notre corpus uni par une même volonté de renouveau. Dans la troisième partie de notre travail, nous avons tenté de comprendre comment émerge le récit d’avant-garde. Pour cela, nous avons d’abord étudié l’état du roman au Mexique dans la première moitié du XXe siècle et son glissement vers de nouvelles formes de représentation. Par la suite, nous avons pu explorer les projets de nos auteurs et leur caractère dissident à partir de la question générique et de leurs écrits théoriques. À la suite des arguments de nos auteurs, nous avons tenté d’apporter une réflexion théorique sur le genre pour en définir les contours. Nous avons mis en relief le caractère hybride de ces récits dont les bornes génériques s’estompent pour embrasser la poésie, le poème en prose et l’essai. Nous avons ainsi proposé le genre de la nouvelle comme support du récit d’avant-garde. Dans la dernière étape de notre recherche, nous avons relié la notion de métafiction à l’essence du roman d’avant-garde. Ainsi, nous nous sommes centrés sur les titres de nos nouvelles, les instances narratives, la focalisation du récit, la représentation des personnages masculins et féminins ainsi que sur la dichotomie ville/campagne. Nous sommes arrivés à la conclusion que tous ces éléments tant thématiques que formels sont conditionnés par la puissante dimension métafictionnelle de nos nouvelles. À partir de celle-ci l’auteur se projette dans son récit afin d’explorer sa posture dissidente depuis le roman. En définitive, nous espérons avoir pu apporter dans ce travail un regard nouveau sur les productions des avant-gardes mexicaines en les décentrant de la poésie et de la peinture pour entrevoir la réflexion menée depuis et dans le récit. En utilisant le concept de dissidence, nous avons également tenté de cerner l’identité générique et la spécificité de nos œuvres.