Le sujet politique du féminisme, de l'ontologie à la pratique : comment la philosophie doit-elle s'emparer des problèmes féministes ?
Auteur / Autrice : | Léa Védie |
Direction : | Claude Gautier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, épistémologie |
Date : | Soutenance le 18/11/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon, École normale supérieure |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Triangle : Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Guérard de Latour |
Examinateurs / Examinatrices : Claude Gautier, Sophie Guérard de Latour, Hourya Bentouhami, Éléonore Lépinard, Bruno Ambroise, Cécile Lavergne, Michèle Le Dœuff | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hourya Bentouhami, Éléonore Lépinard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au cours des trente dernières années, le courant post-structuraliste a largement contribué à populariser la question du « sujet » féministe : ce « nous » qui fonde le caractère collectif et la prétention à la généralité des luttes et revendications féministes. Un consensus émerge des nombreuses voix qui le composent : la théorisation féministe doit être anti-essentialiste, elle doit éviter par tous les moyens de faire de son sujet une essence. Je soutiens pourtant que cette position pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, en raison du caractère particulièrement vague de cette préconisation. La deuxième partie de la thèse élabore donc des critères normatifs permettant de distinguer ce que serait une bonne théorisation féministe. J’esquisse les caractéristiques d’une méthode pragmatique, qui fait des pratiques politiques de transformation sociale une norme pour les théorisations féministes (une mesure permettant d’évaluer leur pertinence), mais aussi une source privilégiée pour les problèmes théoriques. Au croisement de l’archéologie foucaldienne et de la philosophie de terrain, les réflexions que je développe dans la troisième partie sont une application de cette méthode à mon problème initial. À partir d’archives, de sources imprimées, de mémoires et de témoignages, j’interroge le sens des pratiques de non-mixité dans les mouvements féministes français et étasunien des années 1960-1970. Ces pratiques, à travers lesquelles j’identifie autant de manières de bien ou de mal dire « nous », me permettent de mieux poser le problème du sujet féministe et de formuler une critique sociale immédiatement orientée vers la reconstruction de son objet.