Thèse soutenue

Que reste-t-il à concevoir lors de la commercialisation d'une innovation ? Théorie et méthode de la conception de milieu pour la gestion de membranes de l'inconnu

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Auteur / Autrice : Maxime Thomas
Direction : Pascal Le MassonBenoît Weil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 16/03/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de gestion scientifique (Paris)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Béatrice Parguel
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Le Masson, Benoît Weil, Annabelle Gawer, Jean-Baptiste Mouret
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Lecocq, Sylvain Lenfle

Résumé

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Bien qu’unanimement reconnue comme le moment où se joue le succès d’une innovation, la commercialisation demeure une phase peu étudiée. Souvent présentée comme une simple implémentation, la littérature considère qu’elle ne contribue qu’à la marge à un succès, plus volontiers attribué à l’excellence du développement technique et à la qualité des études marketing. Pourtant les anomalies abondent pour montrer que la commercialisation peut être une cause directe du succès ou de l’échec de l’innovation. De plus, certaines entreprises, comme Urgo, s’illustrent par des taux de succès étonnamment élevés et une forme d’inventivité durant la commercialisation que cette thèse se propose d’analyser. A partir d’un matériel empirique à la fois historique (étude des commis-voyageur fin XIXème – début XXème) et issu d’une recherche-intervention menée chez Urgo (analyse des succès commerciaux des innovations en santé), la thèse propose une modélisation originale du rapport entre le nouveau produit et son environnement qui révèle un effort de conception considérable à mener lors de la phase de commercialisation d’une innovation : faire en sorte que le succès soit indépendant de l’infinie variété des situations contingentes et ne dépendent donc plus que d’un très petit nombre de paramètres. Ainsi, le premier temps de la thèse montre qu’il existe une forme de conception pour la commercialisation qui porte sur un objet particulièrement déroutant : il ne s’agit ni de concevoir le produit, ni de concevoir la totalité de l’environnement de réception du produit mais de concevoir un milieu, c’est-à-dire des indépendances entre l’innovation et l’ensemble de ses environnements futurs, partiellement inconnus. Dans un second temps, à partir de l’analyse d’un algorithme génétique novateur (MAP-Elites), la thèse permet de caractériser l’espace d’action associé à la conception de milieu comme une membrane de l’inconnu. Les processus adaptés aux membranes de l’inconnu permettent d’expliquer les succès passés d’Urgo et ont été expérimentés pour piloter une commercialisation mettant en jeu une innovation de business model. Plus largement, la thèse démontre la généralité la notion de membrane de l’inconnu en la mobilisant pour identifier des stratégies qui modifient profondément les équilibres compétitifs au sein d’écosystèmes stabilisés comme les plateformes.