Thèse en cours

La langue occitane de pêcheurs méditerranéens à l'aube du XXIe siècle

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 10/12/2021. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Alice Champollion
Direction : Hervé Lieutard
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Etudes occitanes
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : RESO: Recherches sur les Suds et les Orients
Jury : Président / Présidente : Carmen Alen garabato
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Lieutard, Estelle Retalli-medori, Jean Sibille, Patrick Sauzet
Rapporteurs / Rapporteuses : Estelle Retalli-medori, Jean Sibille

Résumé

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Le projet de cette thèse s’inscrit dans le sillage des enquêtes orales réalisées pour l’élaboration des atlas linguistiques (ALF, ALLOc, ALLOr, ALBit, ALPro, ACM, ALCANOM, NALC) ou d’étude de sociolectes occitans, avec un double objectif : documenter la langue occitane et analyser les effets du contact linguistique avec le français au sein d’une communauté linguistique liée à la fois par sa langue et par la pratique de la pêche en Méditerranée. Pour ce faire, une vaste campagne de collectage a été réalisée sur la côte méditerranéenne entre Gruissan (11) et Beaulieu-sur-Mer (06). Les enquêtes ont été réalisées grâce à des entretiens semi-directifs à questions ouvertes. Le corpus élaboré contient 27 heures et 34 minutes d’enquêtes réalisées auprès de 33 personnes dans 19 localités. Certaines ont été filmées. Un échantillon fait l’objet d’une étude plus approfondie. Transcrite en graphie classique, puis en API, cette sélection d’enquêtes a permis d’étayer un certain nombre d’hypothèses. Tout d’abord, la langue courante parlée par les pêcheurs ne présente pas de particularismes par rapport aux variétés dialectales dans lesquelles elles s’insèrent ; son étude permet d’affirmer l’unité de la langue occitane. Seul le vocabulaire technique est spécifique. Il emprunte souvent au fonds lexical occitan, notamment pour les noms des animaux marins. Même si les locuteurs naturels ne communiquent plus quotidiennement en occitan, certains éléments de sociabilité ont pu toutefois entretenir des poches de résistance linguistique. Cela s’observe par la connaissance des proverbes, des surnoms, par l’évocation des fêtes, mais aussi grâce à l’organisation des pêcheurs au sein des prud’homies. Le processus diglossique qui conduit à l’effacement de l’occitan suit les tendances observables ailleurs en Occitanie. Enfin, il ressort de ces travaux que les pêcheurs ont une perception assez précise de l’espace occitanophone et de ses dialectes. Compte tenu de la situation critique de la langue occitane, la documentation orale collectée au XXIe siècle permet d’étudier la langue à travers le prisme de plusieurs disciplines scientifiques : dialectologie, lexicologie, sociolinguistique et ethnologie. L’édition de ces collectages fait l’objet de questionnement chez les chercheurs travaillant sur ces corpus, notamment pour ce qui est de leur usage et leur valorisation.