Thèse en cours

Néokantisme et sociologie. Comparaison des champs académiques en Allemagne et en France (1870-1930).
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Auteur / Autrice : Martin Strauss
Direction : Eric BrianElisabeth Nemeth
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la société
Date : Inscription en doctorat le 12/10/2016
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Universität Wien
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Résumé

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L’autonomisation disciplinaire de la sociologie au tournant du vingtième siècle coïncide avec la prédominance de philosophies néokantiennes dans les universités allemandes et françaises. Pour chaque pays les recherches ont montré de fortes influences de la pensée néokantienne sur les figures fondatrices de la sociologie comme Weber, Simmel et Durkheim. Bien que l’analogie ait été remarquée, une comparaison systématique des situations allemande et française fait défaut jusqu’à présent. Le présent projet tente de combler cette lacune. En situant les relations entre le néokantisme et la sociologie dans les champs académiques respectifs, il donne à la comparaison un fondement historico-sociologique. Le projet ne se contente pas de faire le tour des recherches existantes sur chaque pays mais développe également une perspective originale en utilisant des ressources théoriques variées comme la théorie bourdieusienne des champs, l’histoire comparée des systèmes d’éducation (Ringer 1992) et les propositions récentes pour une histoire transnationale des sciences sociales (Heilbron/Guilhot/Jeanpierre 2009). L’approche proposée explique les différences et les similarités dans l’usage du néokantisme en sociologie par référence à la structure des champs académiques respectifs. Ayant construit le cadre général de la comparaison, le projet analyse comme épreuve la « relativisation » de l’a priori kantien en sociologie. Dans les deux pays se rencontrent des conceptions des catégories et des formes pures de la sensibilité (l’espace et le temps) en tant que structures cognitives socialement constituées et historiquement variables. Des programmes en sociologie de la connaissance sont développés pour les étudier empiriquement. La comparaison éclaircit le rôle du néokantisme dans la genèse de ces entreprises et permet de comprendre les différentes réactions aux défis du relativisme et de la réflexivité. Ainsi le projet contribue à une représentation plus complète des rapports entre philosophie et sociologie en France et en Allemagne au tournant du vingtième siècle.