Thèse en cours

La démocratie militante. Étude comparée d’une doctrine constitutionnelle

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 14/06/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Augustin Berthout
Direction : Jordane Arlettaz
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit Public
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 14/06/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Montpellier ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CERCOP - Centre d'Etudes et de Recherches Comparatives Constitutionnelles et Politiques
Jury : Président / Présidente : Alexandre Viala
Examinateurs / Examinatrices : Jordane Arlettaz, Lucie Delabie, Alessandra Di martino, Thomas Hochmann, Xavier Philippe
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas Hochmann, Xavier Philippe

Mots clés

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Résumé

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La démocratie militante n’apparaît pas comme une notion juridique classique. Pourtant, elle désigne sûrement l’une des transformations les plus importantes du droit public contemporain. Conçue dès les années 1930 pour décrire et justifier les législations destinées à lutter contre la montée des fascismes, elle a ensuite été reprise et développée dans le droit positif d’après-guerre, particulièrement en République fédérale d’Allemagne et dans les Conventions internationales de protection des droits de l’homme. Depuis lors, la démocratie militante constitue une réponse au dilemme qu’affrontent les démocraties face à l’existence de mouvements politiques autoritaires : bien que pluraliste et libéral, le régime de la liberté devrait, pour continuer d’exister, se défendre contre ceux qui essayeraient de le détruire de nouveau. Par le recours à la méthode comparative des droits et à l’analyse de la pensée juridique dédiée à cette notion, la présente thèse met en lumière que la démocratie militante constitue une doctrine constitutionnelle paradoxale qui se déploie à la fois dans le droit interne de certains États (Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie) et dans le droit des organisations internationales (Conseil de l’Europe, UE, OEA, UA, ONU, CEDEAO). Au-delà de la diversité de ses expressions, la doctrine de la démocratie militante se caractérise par une tentative de protection de la démocratie libérale contre les organisations politiques subversives et contre les États autoritaires. Cependant, et c’est là le premier paradoxe, alors même qu’elle vise à conserver le régime démocratique tel qu’il est, elle engendre un processus de transformation du régime démocratique lui-même. En faisant de ce dernier un absolu indépassable, elle tend à l’éloigner de l’idéal-type de la démocratie pour le rapprocher de celui de l’autocratie. Paradoxale, la démocratie militante l’est toutefois jusqu’au bout, car elle ne renonce jamais vraiment aux garanties libérales classiques pour mettre en œuvre sa propre défense. Moins qu’à la formule radicale attribuée à Saint-Just – « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » – c’est donc plutôt à celle, plus modérée, de la Cour constitutionnelle fédérale allemande – « Pas de liberté inconditionnelle pour les ennemis de la liberté » que fait écho la démocratie militante. En raison du développement continu de cette doctrine, l’étude donne donc aussi à voir ce qu’est devenue – ou ce que peut parfois devenir – la démocratie. Face au dilemme entre la survie et les principes, elle répond par la recherche d’un fragile équilibre.