Thèse soutenue

Repenser la création : De l'imagination chez Auguste de Villiers de l'Isle-Adam, Oscar Wilde et Gabriele D'Annunzio

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Auteur / Autrice : Erika Padova
Direction : Isabelle KrzywkowskiFilippo Fonio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 14/06/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Marie Mianowski
Examinateurs / Examinatrices : Elisa Segnini
Rapporteur / Rapporteuse : Guy Ducrey, Dominique Peyrache-Leborgne

Résumé

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Ce travail propose une étude comparée de l’œuvre d’Auguste de Villiers de l’Isle-Adam (1838-1889), Oscar Wilde (1854-1900) et Gabriele D’Annunzio (1863-1938) afin de montrer que dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’imagination permet à l’artiste « en crise » de repenser l’idée de création et de renégocier le rapport entre la vie et l’art.Au tournant des XIXe et XXe siècles, les travaux sur l’imagination se multiplient, mobilisant plusieurs disciplines dans le domaine des sciences humaines et sociales, et accompagnant les débats sur la constitution de la psychologie en science indépendante. À partir des échos qui se tissent entre les théories et les œuvres, il s’agira de montrer que ces réflexions croisées sur le statut de l’imagination témoignent d’un moment esthétique particulier, et d’un dialogue qui suscite une évolution importante au sein des pratiques littéraires.Qui sont les êtres « imaginatifs » ? Est-il possible de décrire le fonctionnement de l’imagination ? Quel rôle a joué l’idée d’ « imagination créatrice » dans cette évolution ? Pour répondre à ces questionnements, cette recherche s’articule en trois parties. La première est consacrée à la définition des caractéristiques de l’individu imaginatif et de son rapport avec la société. La deuxième vise à étudier comment l’imagination intervient dans le processus de connaissance du moi et du monde, influençant ainsi la conception de « l’œuvre » et les choix esthétiques des auteurs. Enfin, la troisième partie explore le rôle de cette faculté dans la perception et la (re)construction du réel, montrant qu’il existe des conditions qui favorisent la création, mais aussi que lorsque l’imagination n’est pas maîtrisée, elle peut entraîner des conséquences dangereuses et se confondre avec la pathologie.Le regain d'intérêt pour l'imagination met en lumière une sensibilité nouvelle envers l'intériorité humaine et ses mécanismes, soulignant que cette faculté permet de résoudre les oppositions qui caractérisent l'époque, telles que la tension entre sentiment et raison, âme et corps, réel et irréel.