En-chanter les corps : performances féminines dans le musical américain de Cabaret (1966) à Fun Home (2015)
Auteur / Autrice : | Anouk Bottero |
Direction : | Élisabeth Angel-Perez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance le 03/12/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Voix Anglophones. Littérature et Esthétique (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Mathieu Duplay |
Examinateurs / Examinatrices : Julie Vatain-Corfdir | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Chastagner, Émeline Jouve |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse vise à montrer en quoi les performances féminines sont le produit, le reflet et le déclencheur des nouveaux enjeux esthétiques et politiques qui transforment le musical américain à partir de la seconde moitié des années 1960, entre déconstruction des enchantements de l’âge d’or et émergence de nouvelles utopies inclusives. L’analyse s’articule autour de treize musicals présentant des personnages féminins à la marge, dont les performances font affleurer les ambiguïtés du genre et sa capacité à brouiller la frontière entre la marge et le centre. La première partie délimite le processus de désenchantement qui contamine la performance féminine des musicals dans les années 1960-1970 : la dimension politique de ces pièces n’est pas seulement le témoin d’une révolution féministe du genre, mais marque l’avènement d’un corps-spectacle aux ambiguïtés multiples. La deuxième partie se concentre sur les années 1980 et 1990, au cours desquelles la coexistence des musicals introspectifs de Stephen Sondheim avec les megamusicals importés de Grande-Bretagne constitue deux pôles qui font advenir une forme de disparition des corps féminins sur la scène de Broadway. Enfin, la troisième partie aborde les musicals plus contemporains de la fin des années 1990 jusqu’à 2015, qui constituent une inclusion plus franche de la marginalité féminine, à travers des corps féminins queer et/ou noirs. Reflets des nouvelles mobilités du corps féminin, ces musicals ré-enchantent le corps féminin par la puissance de la voix et un ancrage du corps sur la scène, précipitant ainsi l’avoir-lieu de l’intimité et de l’intériorité féminine.