Thèse soutenue

De Goya au « goyesque ». Fondements et fortune de la construction d’une visibilité au musée du Prado (1819-1996)

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Auteur / Autrice : Eva Sebbagh
Direction : Nancy Berthier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études romanes espagnoles
Date : Soutenance le 04/12/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches interdisciplinaires sur les mondes ibériques et contemporains (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Jacques Soubeyroux
Examinateurs / Examinatrices : François Mairesse, Pierre Géal
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Vincent-Cassy, Eugenia Afinoguénova

Résumé

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Le point commun entre un bistrot parisien, un timbre du Burundi et un couloir de métro coréen ? La question pourrait être l’amorce d’une mauvaise histoire drôle, et pourtant… Elle n’appelle qu’un mot : Goya. En révélant la diversité des contextes de surgissement de ce nom propre du XIXe siècle à nos jours, elle interroge sur la capacité de l’artiste et de son œuvre à servir de points de repère au-delà du champ de l’Histoire de l’art. Comment en sont-ils venus à occuper une telle place dans l’imaginaire collectif et à former un ensemble aussi intangible que le « goyesque » ? La réflexion engagée, d’ordre représentationnel, s’avère indissociable d’un cadre spatial bien précis. Elle conduit à reconnaître le rôle crucial joué par le musée du Prado dans la construction de la visibilité publique d’un nom qui, peu à peu, s’est défait de sa condition marginale pour gagner la position de signifiant incontournable du dispositif d’exposition mis en place par l’institution, finissant même par en devenir le principal ambassadeur. Loin de l’évidence avec laquelle elle s’impose aujourd’hui, l’extraordinaire fortune attachée au mot « Goya » relève ainsi d’un lent processus de patrimonialisation espagnol étroitement lié à une histoire institutionnelle qui confirme que, contre toute attente, le point commun entre un bistrot parisien, un timbre du Burundi et un couloir de métro coréen est le produit d’une élaboration sur le temps long.