Thèse soutenue

Effets des antalgiques sur le développement des reins et ovaires fœtaux humains

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laëtitia Lecante
Direction : Séverine Mazaud-GuittotAntoine Rolland
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Toxicologie
Date : Soutenance le 11/07/2019
Etablissement(s) : Rennes 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Nantes)
Partenaire(s) de recherche : ComuE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : IRSET

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les antalgiques font partie des médicaments les plus consommés par les femmes enceintes. Si la néphrotoxicité adulte du paracétamol et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est connue et que des travaux suggèrent des effets délétères de ces médicaments sur le développement de l’ovaire, à ce jour, peu d’études se sont intéressées à leurs effets sur le développement des reins et ovaires fœtaux humains. Cela est d’autant plus préoccupant que les réserves d’unités fonctionnelles de ces organes, établies pendant la vie fœtale, conditionnent la santé future d’un individu. En outre, le premier trimestre coïncide avec d’importants événements morphogénétiques pour l’ontogenèse rénale et ovarienne. Dans ce contexte, mes travaux de thèse mettent en évidence que, dans un modèle de culture ex vivo, l’ibuprofène et dans une moindre mesure l’aspirine interfèrent avec le développement des reins fœtaux humains du premier trimestre. Dans un modèle similaire, le paracétamol altère le développement ovarien fœtal humain de façon différentielle selon l’âge fœtal et la concentration d’exposition. De façon originale, nous montrons que l’ovaire fœtal humain de premier trimestre est doté non seulement d’une capacité métabolique dynamique en cours de culture ex vivo mais aussi d’une capacité endocrine. Cette dernière est perturbée par l’exposition au paracétamol. Bien que d’un point de vue phénotypique, certains des autres AINS testés n’affectent que de façon ténue le développement ovarien fœtal humain, des modifications de l’expression des gènes ovariens ne peuvent pas être exclues. Si les effets d’exposition à ces médicaments sur le développement des organes au deuxième et troisième trimestre de grossesse et leurs mécanismes moléculaires d’action restent à déterminer, ces travaux soulèvent des inquiétudes quant aux potentielles répercussions durables d’exposition prénatale aux antalgiques. A terme, ils devraient permettre aux professionnels de santé de mieux conseiller les femmes enceintes.