Thèse soutenue

Échanges artistiques entre la France et la Pologne au temps de la Guerre froide (1945-1981) : l’autonomisation du champ artistique polonais et le déclin de la référence française

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Auteur / Autrice : Maria Tyl
Direction : Gisèle SapiroAndrzej Pieńkos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts : histoire et théorie
Date : Soutenance le 18/11/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Béatrice Joyeux-Prunel
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Joyeux-Prunel, Éric de Chassey, Arnauld Pierre, Ioana Popa
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric de Chassey, Arnauld Pierre

Résumé

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Cette thèse porte sur les échanges artistiques entre la France et la Pologne pendant la guerre froide, plus précisément entre 1945 et 1981. Elle possède un double objectif d’analyser d’un côté, l’évolution du fonctionnement et de la structure du champ artistique polonais, de l’autre, celle du statut et du rôle du modèle français – dominant dans les arts plastiques polonais après la Seconde Guerre mondiale – que nous tenons à mettre en rapport avec les phénomènes observables au niveau international. Notre hypothèse principale est que parallèlement à l’autonomisation progressive du champ artistique polonais – qui après 1945, fonctionne dans un contexte autoritaire, étant soumis aux logiques étatiques et politiques –, nous pouvons observer le déclin du mythe et de la référence parisienne qui se fait dans le processus de globalisation, observable dans le champ artistique international depuis les années 1960, dans lequel les grandes capitales nationales hiérarchisées (comme Paris ou New York) sont remplacées par une concurrence polycentrique. Ce travail se situe à l’intersection de l’histoire de l’art et de la sociologie, ayant pour ambition d’importer les méthodes et les théories de sociologie historique dans les pratiques d’histoire de l’art en Pologne où elles ne sont quasiment jamais utilisées par les chercheurs. Il repose d’un côté sur la théorie des champs de Pierre Bourdieu – qui nous permet d’aborder l’évolution du champ artistique polonais et du statut de la référence française –, de l’autre sur la notion de « circuit », empruntée à Ioana Popa et adaptée à notre objet – qui nous sert à approcher et à ordonner les processus mêmes de circulation et d’échange. En adoptant ce cadre théorique, nous souhaiterions que cette recherche contribue à la sociologie de la production artistique et des trajectoires déployées par les artistes, les œuvres et leurs intermédiaires ; elle pourrait également alimenter la réflexion sur les structures des régimes communistes et les rapports qu’ils entretenaient avec la production artistique, faire émerger des questions qui n’ont pas été posées comme telles sur l’autonomie des champs et sur le champ artistique transnational, sur la formation d’un champ artistique global qui est moins dépendant des états.