Marqueurs formés sur dire dans des corpus oraux et écrits du XXIème siècle
Auteur / Autrice : | Soufien Bakari |
Direction : | Agnès Steuckardt |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Inscription en doctorat le Soutenance le 20/11/2021 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Praxiling |
Jury : | Président / Présidente : Jacques Bres |
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Steuckardt, Gilles Siouffi, Chantal Wionet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Siouffi, Chantal Wionet |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Marqueurs formés sur dire. Analyse des fonctionnements discursifs et des valeurs sémantiques dans des corpus écrits et oraux du 21e siècle. Si les procédés et moyens qui assurent la cohérence des enchaînements discursifs ont fait l'objet d'un certain nombre d'études, notamment de H. Paul Grice1 avec ses maximes conversationnelles (la règle de relation), Oswald Ducrot2 (avec son étude pragmatique des connecteurs), Corinne Rossari3 et Eddy Roulet4, qui s'intéressent aux connecteurs reformulatifs, le rôle spécifique de certains mots, comme les marqueurs formés sur dire, n'a pas encore donné lieu à une analyse systématique. Les travaux de Jacqueline Authier-Revuz, développés depuis les années quatre-vingt, concernent « les boucles réflexives du dire », mais ne sont pas spécifiquement consacrés aux marqueurs formés sur dire. Je souhaiterais, dans mon travail de doctorat, développer une recherche approfondie sur ces marqueurs, en m'appuyant sur un corpus original, afin de décrire leurs fonctionnements discursifs et dégager leurs valeurs sémantiques, polysémiques et ambigües dans le cadre de l'interaction. La fréquence de l'emploi des marqueurs formés sur dire dans le discours a suscité notre intérêt et constitue un point de départ dans notre recherche. Nous tenterons de confirmer ou d'infirmer cet emploi abondant dans les différents discours tout en expliquant les raisons. Pourquoi le locuteur a-t-il recours à l'emploi des marqueurs formés sur dire dans son discours, alors que ces marqueurs ont des valeurs sémantiques ambigües ? En effet, ils ne fonctionnent pas uniquement comme des marqueurs de reformulation, mais assument plusieurs fonctions au sein du discours. C'est leur caractère polysémique, polyphonique et polysyntaxique qui fait à nos yeux leur intérêt. 1 Henri Paul Grice, 1979, p. 57. 2 J.-C. Anscombre et O. Ducrot, 1980, p. 20. O. Ducrot, 1984, p. 49. 3 Eddy Roulet, 1985, 1997. 4Corinne Rossari, 1994, 1997, 2000. 1. État de l'art Le s études faites sur les marqueurs formés sur dire sont récentes ; elles ont commencé à se développer depuis les années quatre-vingt-dix. Jacqueline Authier-Revuz s'intéresse à l'étude du fait autonymique du langage et à l'autoreprésentation du dire en 1995 dans Ces mots qui ne vont pas de soi. Boucles réflexives et non-coïncidence du dire5 ; dans la lignée de ces travaux s'inscrivent les études publiées par Agnès Steuckardt et Aïno Niklas-Salminen dans Le mot et sa glose6 en 2003 et Les marqueurs de glose, en 2005. En 2006, Elizaveta Khatchatourian publie Les mots du discours formés avec dire7. Cependant, ces études sont à situer dans la tradition plus ancienne des études sur la reformulation, développées depuis la rhétorique classique. La fonction des marqueurs formés sur dire a jusqu'à présent été envisagée uniquement dans le cadre des études sur la reformulation, c'est-à-dire la simple mise en valeur d'une équivalence formelle et sémantique entre deux énoncés avec un marqueur de reformulation à la manière suivante ; X c'est-à-dire Y, X je veux dire Y, X autrement dit Y etc