Thèse en cours

Le processus constitutionnel en Cote d'ivoire: Le passage d'une constitution d'origine coloniale à un système institutionnel à caractère mixte

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Auteur / Autrice : Yves Dedoh
Direction : Franck Durand
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé, droit public, histoire du droit
Date : Inscription en doctorat le 18/01/2016
Etablissement(s) : Reims
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Reims ; 2012-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Droit et territoire (Reims, Marne ; 1975-....)

Résumé

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A l'instar d'autres pays, la Côte d'ivoire dispose d'une Constitution qui fixe les règles inhérentes au fonctionnement régulier des institutions, ainsi que les rôles et les pouvoirs de celles-ci. La Côte d'ivoire devenue République autonome en 1958 adopte sa première constitution le 26 mars 1959, sous la tutelle de la France. Le 03 novembre 1960, quelques mois après la proclamation de son indépendance le 07 aout 1960, la Côte d'ivoire adopte sa première Constitution en qualité d'Etat souverain. Cette première Constitution, qui a fait l'objet de plusieurs révisions, a traversé l'époque des pères fondateurs durant 40 années. La nécessité de changer de Constitution est devenue vitale pour la nation à la suite du décès de Felix Houphouët Boigny (premier Président ivoirien en 1993) et le coup d'Etat militaire de décembre 1999. Ainsi, la Constitution de la 2e République fut adoptée par référendum le 23 juillet 2000 et promulguée le 01er aout 2000. Cette Constitution est marquée par une volonté de promouvoir un régime fondé sur plus de démocratie politique et de transparence dans la gestion de la chose publique : elle prévoit la création d'une Commission électorale indépendante, l'impression d'un bulletin unique lors des élections, l'abaissement de l'âge électoral de 21 à 18 ans, la suppression du Sénat (prévue par l'ex-président Henri Konan Bédié), l'institution d'un Parlement monocaméral. Cependant, cette Constitution qui se voulait moderne et unificatrice d'un pays divisé, n'a pas empêché la survenance d'une crise militaro-politique à la suite des élections d'octobre 2010, relevant ainsi la fragilité des institutions ivoiriennes. Ces institutions avaient-elles la capacité de faire respecter et de respecter les dispositions de la Constitution ? Ces institutions disposaient-elles de réels pouvoirs qui auraient pu éviter l'intervention des nations unies et des puissances étrangères ? En état de cause, il a encore paru nécessaire à la Côte d'ivoire, de remettre la Constitution au centre du débat. En quête d'une réelle application de la théorie de la séparation des pouvoirs de Charles de Montesquieu, la Côte d'ivoire va adopter d'une nouvelle Constitution promulguée le 08 novembre 2016. Son ambition est de se doter d'institutions fortes et nouvelles disposant de moyens d'actions et de réelles autonomies. Une révision constitutionnelle promulguée le 19 mars 2020 est déjà venue reformer et ajuster l'équilibre entre les pouvoirs. Les 3 constitutions ivoiriennes depuis son indépendance sont marquées par des évolutions considérables. Le passage d'un pouvoir législatif monocaméral à un pouvoir législatif bicaméral. Le passage d'un exécutif monocéphale à un exécutif bicéphale puis tricéphale. D'un pouvoir judiciaire à ordre unique chapeauté par la Cour suprême à la création d'un Conseil d'Etat, d'une Cour de cassation et d'une Cour des comptes. Ces évolutions constitutionnelles marquées par des influences américaines et françaises semble rendre quasiment unique en Afrique et dans le monde, la nouvelle Constitution ivoirienne.