Thèse soutenue

Géopolitique des frontières syriennes

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Auteur / Autrice : Federico Manfredi Firmian
Direction : Michael F. Davie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie politique, culturelle et historique
Date : Soutenance le 10/03/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Espaces, nature et culture (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre Kamdem
Examinateurs / Examinatrices : René Otayek, Hamit Bozarslan
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane de Tapia, Dominique Royoux

Résumé

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Cette thèse examine l’établissement et la reconfiguration de la Syrie et de ses frontières, de l’époque ottomane à nos jours. L’analyse emploie une approche géohistorique de longue durée et s’appuie sur le concept de système-monde pour théoriser que le capitalisme est le moteur principal de la production et de la reproduction de l’espace et que ces processus génèrent inévitablement des conflits. Le capitalisme a pénétré l’Empire ottoman à partir du XIXème siècle et a éventuellement causé sa fragmentation et l’imposition des mandats franco-britanniques. Les mandats ont ensuite établi de nouveaux États et de nouvelles frontières au Levant pour servir les intérêts du capitalisme et les ont institutionnalisés dans le cadre du système international de l’après-guerre. La Syrie s’est éloignée du capitalisme pendant la guerre froide mais à partir de la fin des années 1980 a connu une partielle ouverture économique, ce qui a entraîné une croissance inégale et de fortes pressions sociales. Suite au Printemps arabe, les États-Unis et leurs alliés ont saisi l’occasion pour exiger des réformes de la part de Bachar Al-Assad et lorsqu’il a refusé ils ont commencé à soutenir des groupes armés d’opposition, dans le but de forcer un changement de système. La thèse montre à quel point les frontières sont essentielles au système-monde. En tant qu’institution, leur objectif est d’organiser l’espace et de maximiser sa rentabilité. Mais lorsqu’elles génèrent des conflits, le capitalisme utilise les frontières pour isoler les « espaces dangereux » et éventuellement forcer leur réintégration au système-monde. Ces processus ne sont pas uniques à la Syrie mais se déroulent à l’échelle mondiale.