Thèse en cours

Etude des paramètres de reproduction et de la dynamique d'une population renforcée d'outardes Houbara nord-africaines (Chlamydotis undulata undulata) au Maroc

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 15/12/2017. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Léo Bacon
Direction : François SarrazinAlexandre RobertYves Hingrat
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Ecologie
Date : Inscription en doctorat le 29/09/2014
Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....)

Mots clés

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Résumé

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En biologie de la conservation, les translocations (réintroductions ou renforcements) utilisent les lâchers d’individus pour restaurer des populations d’espèces ciblées. Cela implique que ces actions de translocation soient temporaires et conduites dans le but d’obtenir des populations stables et viables. Cependant, cet objectif est difficilement mesurable car il requiert le suivi de ces populations, réintroduites ou renforcées, qui sont des systèmes complexes caractérisés par des individus lâchés et des individus nés à l’état sauvage qui peuvent présenter des paramètres démographiques différents. A travers cette thèse, nous avons étudié une population renforcée d’outarde Houbara nord-africaine (Chlamydotis undulata undulata) au Maroc. Cette population est renforcée via des lâchers réguliers d’individus produits en captivité. L’objectif est d’augmenter la taille de la population, pour établir une population viable et soutenable en adéquation avec la persistance de la fauconnerie traditionnelle. Cet objectif nécessite d’évaluer la capacité des individus lâchés à survivre et à se reproduire en milieu naturel et donc d’intégrer la population reproductrice sauvage. Nous avons ainsi évalué les paramètres de reproduction des outardes Houbara femelles lâchées et nées à l’état sauvage, afin d’étudier comment les renforcements affectent la dynamique de la population. Dans un premier temps, nous avons analysé les performances reproductrices des femelles lâchées produites en captivité, en fonction de leur âge. La plupart des paramètres de reproduction étudiés montraient des variations en fonction de l’âge des femelles, variations comparables aux modèles qui caractérisent les populations de vertébrés sauvages. Ceci suggère que l’histoire de vie des femelles issues des translocations n’est pas affectée par les protocoles de lâcher. Puis, nous avons évalué les performances reproductrices des femelles lâchées par rapport à celles de femelles nées à l’état sauvage. Nous avons observé de plus faibles performances reproductrices des femelles lâchées pour certains des paramètres de reproduction étudiés, constituant une forme au long terme de coût au lâcher. Ce coût au lâcher semble être en partie dépendant de la stratégie de lâcher (période de lâcher). Nous nous sommes ensuite intéressés au lien entre environnement et performances reproductrices. En se basant sur un indice spatial de qualité d’habitat, nous avons exploré comment celui-ci était relié à la survie des nids. Nous avons observé un lien dynamique entre indice de qualité de l’habitat et survie des nids au sein de la saison de reproduction. Il semble donc qu’une utilisation statique de l’indice de qualité d’habitat ne permette pas de représenter la complexité des patrons démographiques et de leurs dynamiques au sein de la saison de reproduction. Enfin, nous avons développé des modèles quantitatifs de viabilité des populations pour évaluer l’implication de la pression de chasse et de l'effort de renforcement sur la persistance de la population. Nos résultats indiquent que la population d'outarde Houbara nord-africaine n'est pas viable au long terme sans interventions de renforcement et que le déclin de la population n'est pas seulement causé par la chasse mais également par d’autres menaces. Par conséquent, le programme de renforcement apparaît ici comme un outil de conservation efficace pour préserver relativement rapidement l'espèce de l'extirpation locale, afin de pouvoir appréhender les principaux facteurs environnementaux menaçant la population.