La notion d'associé
Auteur / Autrice : | Bertille Duperrier |
Direction : | Alexis Constantin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences juridiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2015 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Droit des Affaires et Nouvelles Technologies |
établissement de préparation de la thèse : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Sil nexiste aucune définition légale de la notion dassocié, les attributs et qualités des associés sont envisagés dans le code civil aux articles 1832 et suivants; leurs droits et devoirs sont précisés dans le Livre II du Code de commerce. Le Professeur Gérard Cornu donne de lassocié la définition suivante membre dun groupement constitué sous forme de société dont les droits essentiels consistent à participer aux bénéfices, à concourir au fonctionnement de la société, à être informé de la marche de celle-ci et dont les obligations principales sont la libération de ses apports et la contribution aux pertes (cette dernière obligation étant plus ou moins étendue suivant le type de société). On remarque que le législateur et la doctrine semblent s'adresser, le plus souvent, à un groupe de personnes non différenciées. Or, la notion d'associé recouvre actuellement de nombreuses réalités juridiques, financières et économiques. Ainsi, plusieurs types d'associés coexistent au sein du monde sociétaire. La distinction la plus évidente est la distinction réalisée entre lassocié politique ou fondateur et lassocié financier: l'associé fondateur : l'associé classiquement envisagé dans les différents textes de loi, cest-à-dire lassocié qui est à lorigine de la création dune société, qui incarne vraisemblablement le véritable affectio societatis; l'associé financier : les associés dont le métier est le capital-risque, capital-investissement, ou lesbusiness angels, ou encore la love money...; Pour autant, dautres types dassociés existent, tels que: l'associé unique : lassocié dune entreprise individuelle ou unipersonnelle; l'associé actionnaire : lassocié dune société dont les titres sont négociés sur les marchés financiers; l'associé participatif : nous assistons au développement du financement participatif et aussi au développement d'associés désintéressés qui n'attendent pas un retour sur investissement mais qui pour autant ne sont pas investis politiquement dans la société ; le non-associé : l'autoentrepreneur qui contracte une ''phobia societatis'' pour reprendre les mots de Bruno Dondero, et qui ne souhaite pas être un véritable associé; etc... A travers cette liste non-exhaustive, il est aisé de remarquer la diversité des types dassociés. Chaque type dassocié apporte son propre bagage à la société quand il intègre son capital et investit dans une société dans un but précis. Il existe autant dobjectif que de types dassociés. Or, le capital dune société est couramment composé de plusieurs types dassociés. Les divers objectifs doivent donc coexister, tout en assurant la pérennité de la société. Des réponses légales, comme la protection de certains associés contre les abus, et des réponses contractuelles, comme les pactes dactionnaires, ont été apportées à cette problématique. Cependant, aucune de ces solutions nest parfaite : les protections légales sont souvent difficiles à mettre en oeuvre et demandent des décisions judiciaires sources dinsécurité et de lourdeurs tandis que les protections contractuelles ne concernent pas lensemble des associés, ou sont déséquilibrées, également sources dinsécurité. Il semble donc qu'il y ait une inadéquation entre le droit et la réalité quant à la notion dassocié. Je me propose de faire une étude approfondie de la réponse que la richesse du droit peut apporter à cette question.