Le droit d'asile et les femmes
Auteur / Autrice : | Anna Wysokinska |
Direction : | Frédérique Coulee |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences juridiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2015 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut dEtudes de Droit Public |
établissement de préparation de la thèse : Université Paris-Sud (1970-2019) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Alors que le Parlement français achève lexamen du projet de loi relatif à la réforme de lasile, le gouvernement insiste sur sa volonté dapporter des réponses aux insuffisances du système de lasile tel quil est pratiqué en France tout en procédant à la transposition des nouvelles directives européennes de 2013 et 2011 (directives « Accueil », « Procédure » et « Qualification »). Dans ce contexte, il était possible denvisager que la situation spécifique des femmes candidates à lasile soit mieux prise en compte et quune meilleure protection leur soit apportée. Or, aucune disposition du projet de loi ne vise spécifiquement les demandeuses dasile. Dans son avis n° 2014-1119-INT-014 publié le 19 novembre 2014, le Haut Conseil à légalité entre les femmes et les hommes a regretté que le genre ne soit pas pris en compte, dans le projet de loi, comme motif dappartenance à un groupe social au sens de la Convention de Genève de 1951, telle que comprise à la lumière des directives européennes. On sait que, de manière plus limitée, la jurisprudence du Conseil dEtat admet que les mineures non excisées constituent un groupe social au sens de la Convention de Genève de 1951 dans les Etats où lexcision est normalement pratiquée. Le Haut Conseil a également déploré que la meilleure prise en compte des vulnérabilités ne sattache pas, spécialement, au genre et à lorientation sexuelle. Il a enfin ajouté quil conviendrait que des indicateurs concernant les droits des femmes accompagnent le recours à la notion de pays dorigine dit « sûr ». Il a demandé que légalité homme-femme et la dimension de genre soient pris en considération aussi bien concernant les conditions daccueil quà propos de lhébergement. La réforme actuellement en cours en France invite à une réflexion plus générale sur le droit dasile et les femmes. Labsence de prise en compte spécifique de la situation des femmes peut étonner alors que, dans le cadre des Nations Unies, les travaux relatifs aux violences faites aux femmes se multiplient (que ce soit concernant les violences sexuelles durant les conflits, les pratiques traditionnelles néfastes qui touchent plus souvent les filles) et que le Haut Commissariat aux réfugiés aborde de manière ouverte la protection des femmes et des filles. Dans le cadre régional, les directives de lUnion européenne invitent à une approche prenant en compte la spécificité de la situation des femmes, dont on peut se demander si elle a été mieux appréhendée dans dautres Etats membres de lUnion européenne. Le sujet proposé invite donc à une étude du point de vue du droit international, du droit de lUnion européenne et du droit comparé. Ces différentes approches doivent se compléter et permettre une réflexion approfondie et renouvelée.