Thèse en cours

Sous l’empire de la réception. Traduction et adaptation de la littérature grecque et latine dans le théâtre égyptien, latino-américain et grec moderne

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Auteur / Autrice : Roberto Salazar
Direction : Évanghélia Stead
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2015
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales et humanités (Versailles ; 2020-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)

Mots clés

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Résumé

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Depuis la moitié du XIXe siècle la Grèce moderne, le monde arabe, et l’Amérique latine subissent de nombreuses mutations parallèlement à la montée irrésistible de la modernité européenne en tant qu’empire culturel. Elle fait irruption au moment de l’expansion coloniale ; on lui doit, en partie, la chute de l’Empire ottoman et la réorganisation des espaces qui faisaient partie de son territoire, dont la Grèce et une grande partie du monde arabophone . Empire européen qui, depuis 1492, avait étendu ses bornes au continent que nous appelons aujourd’hui « Amérique », en y introduisant, d’un seul et même mouvement, les classiques de l’Antiquité . Au XIXe siècle, le conflit entre modernité, capitalisme et colonialisme mène à l’indépendance des colonies dans l’Amérique hispanique et lusophone et marque le début d’une scission culturelle avec l’esprit européen tel qu’il se construit au moins depuis la Renaissance . Au fur et à mesure que se développe ce phénomène de mondialisation de l’empire, le lien entre les anciennes colonies et le colonisateur devient de plus en plus problématique. Nous verrons ainsi que cette reconstruction de l’Antiquité se fait toujours au regard du mythe que l’Europe a construit pour elle-même et qui correspond à quelque chose de vague et de totalisateur à la fois. Vague, parce qu’indéfinissable selon des critères objectifs satisfaisants, qu’ils soient géographiques, culturels ou religieux . Totalisateur, car l’usage du nom « Europe » ou de l’adjectif « européen » répond à une volonté (unificatrice ou séparatrice) et tend à réunir dans un même réseau ces mêmes notions vagues qui la constituent pour en former un tout pourvu de sens : soit pour s’imposer comme identité concrète de questions solidaires, face à l’extériorité d’un Autre tout aussi monolithique, soit pour apprivoiser et maîtriser celui-ci (par le biais de l’entreprise coloniale et de l’emprise scientifique), afin de se défendre d’une altérité qu’il ne peut résorber dans l’ordre de son discours (et alors il peut se confondre avec l’« Occident », et s’opposer à l’« Orient »).