De « l’occupant » au voisin : une étude des relations entre civils et militaires dans l’espace lotharingien à l’époque moderne (1552-1815)
Auteur / Autrice : | Camille Crunchant |
Direction : | François Pernot, Laurent Jalabert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 20/12/2023 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Arts, Humanité, Sciences Sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : HERITAGES |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Virol |
Examinateurs / Examinatrices : François Pernot, Laurent Jalabert, Roch Legault, Caroline Le Mao, Michel Boyer | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Roch Legault, Caroline Le Mao |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L’espace lotharingien, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, occupe une position particulière et complexe. Cerné par deux puissants voisins, le royaume de France et le Saint-Empire romain germanique, le duché de Lorraine est soumis à leurs intrusions et à leurs ponctions territoriales, qui ne laissent guère de doutes sur leur volonté ultime : l’incorporer à leur propre domaine. « Zone tampon », il est aussi, tout au long de la période, un lieu de conflits, renforcés par le manque de lisibilité d’une frontière fluctuante. En 1766, la Lorraine est finalement rattachée à la France, dont le royaume s’étend désormais jusqu’au Rhin. Cette situation éminemment stratégique se traduit par une forte présence militaire, qu’il s’agisse de soldats en casernement ou de troupes de passage, et par autant de traces laissées dans les espaces urbains et dans les paysages. La Lorraine compte notamment plusieurs villes de garnison, dans lesquelles l’empreinte militaire s’inscrit à la fois dans l’organisation urbanistique, dans le patrimoine bâti, dans le vécu quotidien des citoyens et dans la mémoire collective. La mise en défense structure la ville, autour du développement de fortifications, de casernes, d’espaces d’entraînement, de magasins, d’écuries... Dans les paysages, on peut retrouver la trace de combats, des lignes de fortifications, et le marquage même de la frontière. Pour les habitants, c’est une charge financière, la confrontation à l’autre, un risque de frictions. À partir du patrimoine militaire que nous a laissé cette période, il s’agit d’étudier la façon dont cette histoire s’est construite : traces tangibles, au travers des bâtiments ; empreintes mémorielles ; stabilisation d’une frontière marquée sur le terrain et visible sur les cartes.