À l’épreuve du terrain. Pratiques et imaginaires littéraires contemporains
Auteur / Autrice : | Mathilde Roussigné |
Direction : | Lionel Ruffel, Gisele Sapiro |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues et litteratures francaises |
Date : | Inscription en doctorat le 08/09/2015 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | 31 ''Pratiques et théories du sens'' |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Littérature, Histoires, Esthétique |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Dans la notion de terrain s’est sédimenté un vaste ensemble d’imaginaires et de pratiques d’enquête et d’intervention. Qu’il s’agisse de confronter la pensée ou les actes à la sanction du réel, le terrain relève de l’épreuve. La thèse fait de cette épreuve un outil crucial pour explorer les mutations du littéraire contemporain. Proposant une approche renouvelée des corpus, elle s’appuie sur une enquête de terrain et sur un parcours composite de textes et d’interventions littéraires, des récits de François Bon aux ateliers d’écriture de la région Île-de-France, des enquêtes d’Hélène Gaudy aux productions de la zad de Notre-Dame-des-Landes. Les productions contemporaines héritent de l’idée d’un savoir en touchant les choses ainsi que des pratiques historiques d’enquête et d’intervention dont il s’agit de retracer la généalogie et les enjeux épistémologiques. Dans une perspective sociologique, l’institutionnalisation contemporaine des activités de terrain des écrivains a également produit de nouveaux référentiels politiques et sociaux et soulève la question de l’autonomisation et de la légitimation de ces pratiques dans le champ littéraire. Enfin, les littératures à l’épreuve du terrain manifestent des partis pris fortement divergents quant à la tension entre les mots et les choses. Ces contradictions sont étudiées sur un plan métaphysique, à l’aune des tensions entre modernité et contemporain, mais aussi sur un plan idéologique et pragmatique. Les paradigmes littéraires de terrain sont traversés par des visions du monde radicalement divergentes, qui sont autant de manières d’envisager l’articulation entre les mots littéraires et les actes.