Thèse soutenue

Réseaux et journaux sous la Restauration : la fabrique de l'homme de lettres à travers l'exemple de Henri Beyle

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Auteur / Autrice : Juliette Mascart
Direction : Mariane Bury
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 20/06/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Xavier Bourdenet
Examinateurs / Examinatrices : Myriam Roman
Rapporteurs / Rapporteuses : François Vanoosthuyse, Fabienne Bercegol

Résumé

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Au sortir des troubles révolutionnaires et impériaux, la Restauration participe de l’ordre monarchique instauré en Europe par le Congrès de Vienne, auquel s’opposent les aspirations libérales qui fédèrent les élites et suscitent d’intenses échanges dans un espace structuré par des réseaux transnationaux. En France, où les forces d’opposition ont désormais voix au chapitre, l’essor de la presse périodique est corrélatif du développement de nouvelles formes de sociabilité. La société révolutionnée se prête à l’instauration d’un espace pré-médiatique ; conquérir l’opinion est une nécessité première pour des groupes d’influence dont les rivalités s’expriment par voie de presse. Tandis que le domaine éditorial évolue rapidement vers une logique de l’offre, cet espace de communication est investi par des hommes de lettres en quête de nouveaux débouchés. De retour à Paris à l’été 1821 et cherchant un revenu compatible avec la fréquentation assidue des lieux de sociabilité où se réunissent les élites libérales, Henri Beyle se saisit de cette opportunité : de 1822 à 1829, il contribue régulièrement à des périodiques français et britanniques. Ses écrits d’actualité marquent toutefois une position paradoxale, en marge de collectifs structurés autour d’organes de presse dont ils usent pour promouvoir un certain ordre social ; ainsi et bien qu’il se dise libéral, Beyle n’adhère nullement au libéralisme émergent. Alors que la revendication du statut d’homme de lettres s’opère préférentiellement à travers celle d’une identité collective, il inscrit sa pratique de l’écriture journalistique dans une démarche créatrice singulière, où s’actualisent sans cesse les formes de la modernité.