La grande déesse en Mésopotamie, en Iran, en Turquie et en Asie centrale (III millénaire avant notre ère–âge pré-islamique) : recherches iconographiques, philologiques et historico-religieuses
Auteur / Autrice : | Raffaella Frascarelli |
Direction : | Frantz Grenet, Adriano Valerio Rossi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Religions et systèmes de pensée |
Date : | Soutenance en 2014 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE en cotutelle avec Università degli studi di Napoli ''L'Orientale'' |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Genito |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche ouvre un débat critique sur le mythe de la “Grande Déesse” et sur son existence réelle au sein du polythéisme antique. En Mésopotamie, la royauté sacrée permet à Nanaia de promouvoir l’idéologie d’un queenship dynastique, et d’exprimer un caractère astral inspiré de la lune. Le culte des eaux et la tradition des cérémonies sacrées open-air du monde élamique inspirent l’Iran antique de l’Arədvī Sūrā Anāhitā avestique et de l’Anāhitā des inscriptions antico-persanes. L’Anatolie, laboratoire historique enclin au mélange religieux, module sa propre identité par rapport à un pluralisme culturel durant tout l’âge du Bronze et, plus tard, modèle de façon indélébile le syncrétisme des déesses hellénistiques. L’Asie centrale est le territoire ouvert à partir duquel les influences religieuses des nomades de la steppe génèrent une iconographie aboutissant à la Xi Wang Mu chinoise et à la déesse sur le lion sogdiane. En Mésopotamie, en Iran, en Anatolie et en Asie centrale, le féminine sacré est l’instrument de validation de l’autorité et du pouvoir. Au cours du passage du polythéisme au monothéisme, l’influence croissante des spécialistes du sacré affaiblit la centralité du souverain terrestre en faveur d’un souverain supraterrestre: en contexte chrétien, pour doter le nouveau dieu de l’autorité on utilise la figure semi-divine de la vierge-mère, héritage historique et synthèse idéologique des « Grandes Déesses » antiques et du féminin sacré. Un tel choix théologique génère le mythe de la « Grande Déesse », laissant supposer le caractère très ancien du culte de la « Grande Mère » et suscitant, aujourd’hui encore chez les chercheurs, débats et interrogations