Faire la Révolution côte à côte : contestataires syriens exilés dans l'Égypte post-2011

Making The Revolution Side by Side : Syrian Protesters Exiled in Post-2011 Egypt

• Auteur / Autrice : Maaï Youssef
• Direction : Gilles Dorronsoro
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science politique
• Date : Soutenance le 29/09/2023
• Etablissement(s) : Paris 1
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Paris)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
• Jury : Président / Présidente : Olivier Grojean
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Gilles Dorronsoro, Laura Ruiz de Elvira Carrascal
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Pécoud, Myriam Catusse

Mots clés

Mots clés contrôlés

Syrie -- 2011-.... (Guerre civile)

2000-....

Exil

Mouvements contestataires

Printemps arabe (2010-....)

Mots clés libres

Syrie

Egypte

Migration

Révolution

Contestation

Printemps arabes

Syria

Egypt

Contentious politics

Revolution

Migration

Arab spring

Résumé

Cette thèse contribue à une sociologie du maintien de l’engagement contestataire en exil, à travers une approche qualitative, valorisant l’échelle individuelle. Elle porte sur les cas de protagonistes du mouvement révolutionnaire syrien, initié en 2011, ayant quitté leur pays pour se réfugier en Égypte. L’Égypte post-Révolution du 25 janvier est alors en pleine transition politique et connait à partir de l’été 2013 une reconfiguration autoritaire brutale et violente. Comment maintenir son engagement contestataire dans un contexte où les individus syriens sont d’abord accueillis en « Frères de Révolution » puis traités avec hostilité ? Cette recherche analyse le truchement entre carrières contestataire et migratoire des individus concernés. Ce faisant, elle révèle les stratégies d’adaptation, de reconversion et d’extension de l’engagement que les individus mettent en œuvre afin de rester mobilisés, malgré des conditions d’exil marquées par une forte imprévisibilité et beaucoup d’incertitude. Ce travail met ainsi en lumière ce que l’exil fait à l’engagement, mais aussi ce que l’engagement fait à l’exil et quelles circulations ils occasionnent, notamment entre révolutionnaires syriens et égyptiens, mobilisés côte à côte dans le cadre des dits Printemps arabes.

This thesis contributes to a sociology of the maintenance of protest commitment in exile, through a qualitative approach, valuing the individual scale. It focuses on the cases of protagonists of the Syrian revolutionary movement, initiated in 2011, who left their country to take refuge in Egypt. Egypt, after the 25 January Revolution, was in the midst of a political transition and, from the summer of 2013, experienced a brutal and violent authoritarian reconfiguration. How to maintain one's commitment to protest in a context where Syrian individuals are first welcomed as "Brothers of Revolution" and then treated with hostility? This research analyses the link between the protest and the migration careers of the individuals concerned. In doing so, it reveals the strategies of adaptation, reconversion and extension of commitment that individuals implement in order to remain mobilised, despite conditions of exile marked by strong unpredictability and uncertainty. This work thus sheds light on what exile does to engagement, but also on what engagement does to exile and what circulations they cause, notably between Syrian and Egyptian revolutionaries, mobilised side by side in the context of the so-called Arab Spring.