Thèse soutenue

Asdrúbal Trouxe o Trombone. irrévérence et innovation au théâtre sous la dictature militaire brésilienne et la contreculture « desbundada », 1974-1996

FR  |  
EN  |  
PT
Auteur / Autrice : Adam Tommy Vasques Vidal
Direction : Laurent MartinGizlene Neder
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire artistique et culturelle
Date : Soutenance le 10/12/2020
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Universidade federal fluminense (Niteroi, Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : François Chaubet
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Martin, Gizlene Neder, François Chaubet, Anaïs Fléchet, Gisálio Cerqueira Filho, Paulo Knauss de Mendonça

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

FR  |  
EN  |  
PT

Le Brésil connut en mars 1964 le début d’un des chapitres les plus sombres et douloureux de l’Histoire du pays. Le coup d’état militaire de droite a mis en place, à partir de la fixation du Acte Institutionnel 5 (AI-5) en 1968, une forte et massive répression matérialisée par la restriction de la liberté et par le contrôle et l´interdiction des expressions artistiques et des actions politiques. Sous cette stratégie de contrôle de ces opposants, les militaires mirent en place un fort et complexe apparat répressif de censure et contrôle de la production intellectuelle, culturelle et artistique. Toutefois la dictature militaire n’aboutit pas à un épuisement général du monde des idées, de l’art et de la culture. Les artistes et les intellectuels développeront d’autres formes et moyens de s’exprimer et de transmettre leurs positionnements et discours idéologiques qui devinrent plus complexes et divers dans leurs moyens d´expression, leurs résistances et leurs non passivité face à la répression. Dans ce contexte de répression, depuis ses débuts en 1974, la troupe de théâtre Asdrúbal Trouxe o Trombone allait lancer sur la scène traditionnelle du théâtre brésilien une révolution dramaturgique. Avec un langage original et simple, digéré facilement par la jeunesse, et en même temps plein de débauche et sarcasme envers le statu quo et les problèmes de la société brésilienne, Asdrúbal Trouxe o Trombone fut un des groupes majeures qui prit le relais de l’expérimentation dramaturgique des années 1960. La troupe continua le chemin de débrayer le terrain en cassant des structures consolidés, ouvrant le théâtre à une liberté et irrévérence majeure en valorisant un basculement de la pensée artistique qui résultera en partie dans la mise en place d’une nouvelle esthétique théâtrale, non absente toutefois d’une idéologie politique particulière. L’expérimentation de la dramaturgie, dont Asdrúbal Trouxe o Trombone sera un des fers de lance dans les années 1970, était avide de déterminer la mort d’un système théâtrale établie et consolidé, et ébranlera les vérités absolues imposée traditionnellement par la dramaturgie classique brésilienne, la société conservatrice et la dictature militaire. D’une manière plus ample, le théâtre expérimental rentrait sur scène pour affirmer qu’il n’existait plus de certitude et structures fermées de pensée et que l’art était dynamique en soi et par extrapolation devait se réinventer constamment et pour toujours. Cette nouvelle conscience qui se mettait en place créa une stimulation à entreprendre de nouvelles investigations artistiques, ce qui deviendra un des points forts de la notion du discours alternatifs et se mettra au cœur de ses discussions idéologiques et esthétiques. Le théâtre expérimental, la contre-culture du desbunde et plus particulièrement, en ce qui concerne cette thèse, Asdrúbal Trouxe o Trombone, cherchaient sous la dictature de nouvelles réponses à des questions qui s’imposait dans ce contexte politique particulier de répression. Son choix de discuter et dialoguer avec le monde qui l’entourait fut de s’absenter de la programmatique idéologique de gauche et par opposition d’aborder des thématiques quotidiennes sans toutefois abandonner un abordage sarcastique fortement critique. La troupe suivait ainsi un chemin qui, tel aux desbundados, prenait la voie alternative du non conflit direct face aux horreurs du système répressif en mettant sur scène l’esprit de la liberté et par évolution de la démocratie.