LA FRANCOPHONIE EN COTE D'IVOIRE, DE LA COLONISATION A MONDIALISATION: UN ENJEU IDENTITAIRE
Auteur / Autrice : | Tano N'da |
Direction : | Frédéric Turpin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations: histoire des mondes modernes, histoire du monde contemporain, de l'art, de la musique |
Date : | Soutenance en 2021 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | Cultures Sociétés Territoires |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en Droit Antoine Favre |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Klein |
Examinateurs / Examinatrices : Frederic Turpin, Fusun Turkmen, Anne-sophie Nardelli-malgrand, Jenny Raflik | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jenny Raflik |
Mots clés
Résumé
Créée par la puissance colonisatrice française au moment de la conquête de l'Afrique, la Côte d'Ivoire était à l'origine un territoire de l'Afrique de l'ouest sur lequel coexistaient des tribus et des royaumes appartenant à différentes aires linguistiques. Aujourd'hui, quel que soit le groupe ethnique dont ils sont originaires, ces peuples forment un Etat unitaire au sein duquel l'influence culturelle et linguistique de la France fait partie des éléments catalyseurs d'une dynamique sociale qui suscite l'émergence de références culturelles nouvelles et spécifiques à la Côte d'Ivoire. La langue française apparait ainsi comme une partie intégrante du ''socle commun'' sur lequel se construit l'identité culturelle des ivoiriens. Si cet attachement à l'héritage de l'histoire commune avec la France peut apparaître comme un symbole des chaînes mentales de la colonisation, il n'est pas excessif d'y voir un choix délibéré des premiers dirigeants de la Côte d'Ivoire de s'appuyer sur la puissance française et son réseau d'influence à travers le monde pour faire face aux défis qu'impliquent la souveraineté internationale et l'inexorable phénomène de mondialisation. Ceci étant, le partage de la langue française s'est révélé être, dès la proclamation de l'indépendance, un instrument de politique extérieure comme en témoigne la participation de l'Etat ivoirien aux différentes organisations intergouvernementales qui ont progressivement conduit à la création de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Il est toutefois important de souligner que l'idée d'avoir la langue française en commun ne signifie pas nécessairement que les pays concernés en ont une pratique uniforme indexée, notamment, sur les normes établies par l'Académie française. En Côte d'Ivoire, en l'occurrence, il existe plusieurs variétés de français allant de la norme académique au ''nouchi'', en passant par le ''Français Populaire Ivoirien'' (FPI). A cet égard, il est possible de considérer que la francophonie en Côte d'Ivoire a des allures de ''franco-polyphonie''. Toutes ces variétés enrichissent certes la créativité artistique des ivoiriens mais, de façon réciproque, elles sont aussi influencées par l'expression des cultures urbaines du pays. Ce ne sont pas les acteurs du ''Zouglou'' et du ''Couper-décaler'' qui diront le contraire. En tout état de cause et en raison du rôle important que joue la langue française dans la production et la distribution des uvres artistiques, l'Etat de Côte d'Ivoire gagnerait à mettre en uvre une diplomatie culturelle plus offensive en s'appuyant sur les réseaux de partenaires, le soutien financier et l'accompagnement technique que la francophonie institutionnelle est susceptible de lui fournir. En clair, au-delà de la dimension politique des missions que revendique l'OIF, les question relatives à la promotion du patrimoine culturelle et artistique représentent un enjeu majeur pour la Côte d'Ivoire.