Le temps retrouvé : la fabrique des souvenirs numériques saisie par ses professionnels.
Auteur / Autrice : | Rémi Rouge |
Direction : | Violaine Roussel, Luca Paltrinieri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 20/06/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris |
Jury : | Président / Présidente : Éric Darras |
Examinateurs / Examinatrices : Franck Rebillard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marta Severo, Antonio A. Casilli |
Mots clés
Résumé
Sur la base d’une enquête de terrain par entretiens et de l'analyse d'un vaste corpus de documents, la thèse porte sur le travail de différentes catégories de professionnels impliqués dans la production de souvenirs numériques. Depuis le début des années 2010, nous avons assisté au développement d’un grand nombre de fonctionnalités numériques (offertes par certains des géants du web comme Facebook, Google ou Dropbox, ou par des entreprises spécialisées comme Timehop, Memoir, ou encore l’application de journal intime Day One) proposant des « souvenirs » à leurs utilisateurs et utilisatrices. La thèse analyse les enjeux de valorisation des données personnelles au cœur de la lutte entre ces entreprises produisant des fonctionnalités de souvenirs numériques. À distance d'une vision fétichisée du « pouvoir des algorithmes », elle montre que les souvenirs numériques sont avant tout le produit du travail de professionnels au sein de ces organisations et des opérations techniques et symboliques qu’ils réalisent. De cette variété de pratiques et représentations découlent des définitions concurrentes du « bon » souvenir numérique et de nouvelles représentations du temps. La thèse éclaire ainsi des activités qui participent à redessiner les cadres sociaux de la mémoire.