Thèse soutenue

Les reconfigurations de la relation carcérale : sociologie des espaces de communication entre prisonnier·e·s et autorités pénitentiaires

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Auteur / Autrice : Corentin Durand
Direction : Nicolas DodierLiora Israël
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 23/10/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Maurice Halbwachs (Paris) - Centre d'étude des mouvements sociaux (1970-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Philippe Bezes
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Bezes, Gilles Chantraine, Yasmine Siblot, Marie-Sophie Devresse
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Chantraine, Yasmine Siblot

Résumé

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Cette recherche interroge l’une des transformations que connaissent les prisons françaises contemporaines : l’ouverture et le renouvellement d’espaces de communication entre prisonnier·e·s et autorités pénitentiaires. Sous l’effet de la densification de l’environnement normatif, de la multiplication des organes de contrôle, du développement de procédures standardisées ou encore de la promotion de nouvelles doctrines sécuritaires, la prison a en effet intégré à son fonctionnement formel la possibilité pour les prisonnie·e·s d’exprimer des requêtes et des recours. Prendre au sérieux cette évolution suppose de s’intéresser à ce que ces discours font au quotidien carcéral, et tout particulièrement à leurs thématiques, relationnelles et argumentatives, mais aussi aux formats de ces communications entre prisonnier•e•s et autorités pénitentiaires, et notamment à leurs contraintes techniques, matérielles et normatives. L’architecture de cette thèse suit pour cela quatre espaces de communication : les coursives où s’inscrivent les communications informelles et quotidiennes entre prisonnier•e•s et surveillant•e•s, les requêtes écrites par des prisonnier·e·s à des responsables pénitentiaires, les entretiens en face à face entre un·e prisonnier·e et un.e responsable et, enfin, les commissions de discipline où est mis en jeu le pouvoir de sanction formel de l’institution. En adoptant un regard par le bas, l’analyse distincte et globale de ces espaces permet alors de décrire une économie hybride des relations de pouvoir en prison, où cohabitent, se confrontent et se renforcent des formes relationnelles souvent décrites comme irréconciliables. Pour cela, l'recherche s’appuie à titre principal sur une enquête dans deux établissements pénitentiaires français. On y a combiné l’observation ethnographique des situations d’expression et de traitement des doléances, la réalisation d’entretiens auprès des différents acteurs de la détention et l’analyse de corpus de communication, oraux ou écrits, entre prisonnier•e•s et agents pénitentiaires.