Thèse soutenue

Diriger localement une police centralisée : une ethnographie comparée France - Turquie

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Auteur / Autrice : Gizemnur Ozdinc
Direction : Sebastian Roché
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance le 18/11/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Jean Marcou
Examinateurs / Examinatrices : Kıvanç Atak
Rapporteurs / Rapporteuses : Jenny Fleming, Jacques de Maillard

Résumé

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Cette thèse vise à contribuer aux études de sociologie des organisations, de gouvernance et de management de la police en comparant le management locale des polices nationales dans deux pays d'administration publique centralisée : la France et la Turquie. Contrairement aux pays de droit commun, du Nord et décentralisés dont la police, sa gouvernance et son management ont longtemps été étudiées par les universitaires ; Les polices nationales française et turque au niveau départementales sont gérées par un préfet nommé par le centre administratif. Par conséquent, cette étude remplit une niche grâce à une analyse du management de la Direction départementale de la sécurité publique de l'Isère en France et de la Direction départmentale de la sécurité de Trabzon en Turquie. Cette thèse traite de la question « Qui gouverne ? » ainsi que « Comment gouvernent-ils ? ». L'ethnographie organisationnelle, les entretiens approfondis et l'analyse de la littérature grise déconstruisent trois piliers du management organisationnel : la structure organisationnelle, la communication et le flux d'information, et les relations organisationnelles. L'étude montre que le degré de centralisme influe sur le management des institutions publiques au niveau local. La communication organisationnelle et le flux d'information sont en partie façonnés par les règles organisationnelles et les structures institutionnelles basées sur une forte perception de la hiérarchie qui est considérée comme nécessaire et intériorisée par les membres de l'organisation dans le cadre du fonctionnement global de l'organisation à laquelle ils appartiennent. Cependant, la gestion locale de la police ne dépend pas inconditionnellement de la centralité du système administratif, ni de la structure organisationnelle. Ce n'est pourtant pas un terrain de jeu d'acteurs quasi autonomes, notamment des rangs inférieurs, au point de devenir une hiérarchie renversée. Il a été constaté que ces deux systèmes similaires présentent des différences importantes dans la pratique. La concentration et la personnalisation du pouvoir par les plus hauts gradés et la dévaluation des cadres intermédiaires en Turquie se traduisent par une autonomie accrue des participants de rang inférieur, qui peuvent capitaliser sur les relations organisationnelles à leur niveau hiérarchique à la fois au sein de l'organisation policière et avec leur environnement organisationnel. En revanche, le système français qui inclut des acteurs non étatiques et donne plus de pouvoir de décision aux cadres intermédiaires crée une répartition plus équilibrée de l'autorité formelle des cadres supérieurs et de l'influence informelle des cadres inférieurs.