Thèse en cours

Une jeunesse populaire sous contrainte judiciaire. De l'incrimination à la reproduction

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 28/11/2019. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Guillaume Teillet
Direction : Henri EckertMathias Millet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sociologie
Date : Inscription en doctorat le 04/10/2013
Soutenance le 28/11/2019
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Société, Territoires, Sciences Économiques et de Gestion (Limoges ; 2018-2022)

Résumé

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La recherche entreprise porte sur la justice pénale des mineurs. Elle a pour but de rendre compte du traitement institutionnel dont ces derniers font l’objet à travers une analyse des variations historiques et sociales qu’observent les situations judiciaires qui structurent des parcours délinquants. Nous analyserons les interactions sociales qui se produisent lors des situations judiciaires successives de la procédure pénale et les effets de ces interactions dans des parcours judiciaires afin de ne pas en faire une question juridique mais bien le nœud du problème sociologique de la délinquance juvénile. La construction de parcours délinquants apparaît dès lors comme le résultat d’une confrontation entre les logiques socialisatrices familiales et juvéniles dans lesquelles les jeunes mis en cause construisent des dispositions sociales et les logiques ou normes de l’institution d’une part ; des effets de cette confrontation et de leur traduction dans des parcours judiciaires d’autre part. Ce travail de thèse entend donc s’appuyer sur les apports d’une sociologie de la construction des dispositions sociales afin d’affiner la compréhension des processus d’incrimination à l’oeuvre. Le dispositif méthodologique, relevant d’une approche ethnographique, est centré sur l’observation des différentes situations judiciaires rencontrées par un jeune mis en cause et sa famille tout au long d’un parcours judiciaire. Mais nous adoptons le parti pris méthodologique de considérer que l’observation seule ne suffit pas à la bonne compréhension de ces situations judiciaires. L’analyse de la confrontation à laquelle donnent lieu les situations judiciaires nécessite également la réalisation d’entretiens avec l’ensemble des protagonistes participant aux scènes sociales observées. Dans une perspective de sociologie de la connaissance des agents de l’institution judiciaire (éducateurs PJJ et magistrats), les entretiens réalisés auprès de ces-derniers éclaireront les catégories de perception et d’action à l’oeuvre au regard de leurs propriétés et de leurs parcours d’un côté, des cadres sociaux contraignant l’exercice de leur fonction de l’autre. Ceux conduits auprès des jeunes et de leur famille, en-dehors de la sphère judiciaire, porteront plus spécifiquement sur leur rapport à l’institution et la formation de ce rapport ; ils permettront de comprendre ce qui se joue pour eux tout au long de la construction de ces parcours délinquants. Mais ces situations restent indissociables des catégories de vision et de division objectivées dans l’institution et intégrées aux manières de faire et de penser des agents institutionnels. Par conséquent le dispositif méthodologique intègre un travail sur des archives permettant à la fois l’analyse des conditions historiques de constitution de l’appareil judiciaire pour mineur tel qu’il est organisé aujourd’hui (archives institutionnelles) et celle des variations historiques observées dans la construction des parcours délinquants (dossiers judiciaires de mineurs jugés) : comment un fait similaire est-il jugé à des époques différentes auxquelles correspondent des états différenciés du système judiciaire et de la structure sociale ?