Auteur / Autrice : | Samir Ghezlaoui |
Direction : | Jean-Luc Bouillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 26/11/2020 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Plurilinguismes, représentations, expressions francophones, informations, communication, sociolinguistique (Rennes) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Loneux |
Examinateurs / Examinatrices : Madjid Ihadjadene | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Galibert, Elizabeth Gardère |
Résumé
Cette thèse traite globalement des rôles attribués aux réseaux sociaux numériques (RSN) dans le contexte d'une crise socio-politique majeure, notamment à travers les interactions entre activistes et opinion publique. Pour ce faire, nous avons opté pour l'étude du cas de la Révolution tunisienne sur la période allant du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011. Notre travail de recherche s'est construit essentiellement autour de cette problématique de départ : Dans quelle mesure les RSN ont-ils influencé la Révolution tunisienne ? Afin d'y répondre, nous avons étudiés leur apport à ce soulèvement populaire historique - qui a conduit à la chute du régime dictatorial de Ben Ali après quatre semaines d'actions online et offline - par le prisme des usages qu'en ont fait les acteurs de la protestation. Ceux-là sont intervenus à deux niveaux distincts mais assez complémentaires, en l'occurrence la « médiatisation » des événements et le « recrutement » au profit du mouvement contestataire. En plus de mentionner la contribution, plutôt spontanée, des simples manifestants à la création d'un processus d'auto-médiatisation, singulièrement via Facebook, nous faisons la lumière surtout sur les diverses pratiques info-communicationnelles numériques des cyberactivistes, qui ont travaillé l'opinion tunisienne en amont et durant la révolution. Tout en l'associant aux concepts de démocratie participative et d'engagement citoyen transpartisan, ils avaient réinventé l'espace public oppositionnel sous forme de cyberespace dissident. Mais bien au-delà du cas tunisien, resitué d'ailleurs dans son contexte international, nous avons essayé de développer une grille d'analyse permettant de comprendre, d'une façon générale ou comparative (régimes autoritaires et démocratiques), les enjeux socio-politiques liés aux usages et détournements d'usages des RSN, à la fois en tant que médias citoyens alternatifs et dispositifs d'engagement distancié.