Micropolitique de la pauvreté : la fragmentation épistémique et politique du monde par les essais randomisés contrôlés
Auteur / Autrice : | Nassima Abdelghafour |
Direction : | Vololona Rabeharisoa, Liliana Doganova |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences, technologies, sociétés |
Date : | Soutenance le 04/12/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale SDOSE (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de sociologie de l'innovation (Paris) |
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Guillaume Lachenal |
Examinateurs / Examinatrices : Vololona Rabeharisoa, Liliana Doganova, Christian Berndt, Agnès Labrousse | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascale Trompette, Antina Von Schnitzler |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La thèse discute l’utilisation des expérimentations contrôlées randomisées en économie du développement. Selon ses promoteurs, cette méthode d’évaluation d’impact, inspirée des essais cliniques, permet d’identifier les interventions les plus efficaces de lutte contre la pauvreté. La thèse interroge cette approche expérimentale de la pauvreté et fait la proposition suivante : les expérimentations randomisées contrôlées produisent une micropolitique de la pauvreté. Elles produisent des fragments du monde, à l’intérieur desquels le problème de la pauvreté globale est confiné, à la fois sur un plan analytique et sur un plan politique. En dramatisant l’importance d’évaluer rigoureusement, les expérimentations contrôlées randomisées ont accentué certaines explications causales (micro, locales, comportementales) de la pauvreté au détriment d’autres (structurelles, globales, historiques), laissées dans l’ombre parce qu’elles ne sont pas solubles dans le dispositif expérimental. L’enquête, ainsi restreinte aux pauvres et à leur environnement immédiat, exclut de l’espace des causes le rôle des pays riches, d’où sont formulées les politiques de lutte contre une pauvreté pourtant dite « globale ». Empiriquement, la thèse s’appuie sur l’ethnographie d’une expérimentation contrôlée randomisée, en Afrique de l’Est.