Thèse en cours

Le régime linguistique des Nations Unies : un multilinguisme, coincé entre intérêts étatiques et volonté d'affirmation

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Auteur / Autrice : Léna Sylvestre
Direction : Caroula Argyriadis-kerveganFrederick Dhondt
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise))
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de philosophie juridique et politique (Cergy-Pontoise, Val-d'Oise ; 1994-....)

Résumé

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Le régime linguistique d'une Organisation Internationale est un élément qui constitue bien plus qu'un simple outil de communication. C'est tout du moins ce qu'explique R. Phillipson lorsqu'il évoque le multilinguisme des Nations Unies, « le régime linguistique actuel reflète le pouvoir politique plus qu'un quelconque principe d'égalité » (R.Phillipson, Langues internationales et droits humains internationaux, 2002). Cette citation décrit parfaitement le postulat de départ de cette thèse intitulée « Le régime linguistique des Nations Unies : un multilinguisme coincé entre intérêts étatiques et volonté d'affirmation. » En effet, il s'agit d'étudier ici l'enjeu géopolitique, mais aussi juridique et linguistique de l'instauration et de l'évolution du plurilinguisme onusien. Bien que la question de la communication soit l'un des défis fondamentaux qui se présentent aux États membres lors de l'institution d'une Organisation Internationale, elle est très souvent politisée et le régime linguistique devient plus un instrument de puissance que de compréhension entre pays. À cet égard, il existe dès la création des Nations Unies une certaine corrélation entre l'évolution du régime linguistique de l'ONU et la situation géopolitique de la Guerre froide, le sujet de l'accession au statut de langue de travail étant généralement abordé lors de périodes charnières de cette époque. Toutefois, cette politisation du régime linguistique onusien est encore présente dans les années post-guerre froide, notamment avec la volonté de plus en plus croissante pour des États comme l'Allemagne, le Japon ou même l'Inde de voir leurs langues parvenir au statut de langue onusienne. Finalement, la question qui reste en suspens est de comprendre dans quelle mesure ce multilinguisme très politique des Organisations Internationales est à la fois un outil jouant en faveur et en défaveur de la communication dans les grandes instances du système onusien, mais aussi démontrant les rapports de force entre États membres.