Thesis project in Histoire, textes, documents
Under the supervision of François Ploton-nicollet and Dominique Poirel.
Ongoing thesis at Université Paris sciences et lettres , under the authority of École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) , in a partnership with Centre Jean Mabillon (laboratoire) and École nationale des chartes (Paris ; 1821-....) (établissement opérateur d'inscription) since 01-09-2020 .
The Medieval Success of a Pseudo-Aristotle. Edition and Study of the Dissemination of Liber de causis (13th-16th centuries)
The present PhD proposes a new Latin edition of the treatise Liber de causis and a study of its dissemination during the medieval period from all known handwritten witnesses. Despite its various attributions which were given to it during the Middle Ages, the origin of the Liber goes back to the Greek neoplatonic school while also passing by the Islamic Arab world. Inspired by the Elementatio theologica by Proclus (412-485), a text written under the form of 211 axiomatic theorems bearing on the first principles of the universe, it was afterwards abbreviated and reworked in Baghdad, around the middle of the 9th century, in the milieu of the philosopher Al-Kindi. The Liber de causis was often frequently attributed to Aristotle and considered as the complement of his Metaphysics; as a result, the two treatises were introduced in the curriculum of the Faculty of Arts in Paris, in order to be read and taught together, then banned several times on the occasion of successive censures aimed at the teaching of certain texts by Aristotle in 1210, 1215 and 1231. The treatise was commented on throughout the 13th century by renowned theologians and masters of arts such as Roger Bacon, Albert the Great, Thomas Aquinas, Giles of Rome, Peter of Auvergne, Siger of Brabant etc., but the tradition of commentaries continued to unfold also in the 14th and 15th centuries. This late reception is less well known and, although it continued to exist in the West, it began to move to the Central Europe, within the new universities founded in the Holy Roman Empire. The number of manuscripts that are transmitting the Latin text of De causis currently exceeds 260 and there are also 91 commentaria (38 continuous commentaries, 37 sets of glosses, 16 questiones de quolibet). For the Latin edition, we intend to consult all the manuscripts containing the text and also the commentaries in which larger portions of the booklet have been transcribed. By this extensive examination of all witnesses, we will give a more complete edition (the existing edition was based on the collation of only ten manuscripts, supplemented here and there by the occasional consultation of 80 manuscripts: A. Pattin, 'Le Liber de causis. Édition établie à l'aide de 90 manuscrits avec introduction et notes', Tijdschrift Voor Filosofie 28 (1966), p. 90-203), and we will try to trace the dissemination of the totality of this corpus, in Western as well as Central Europe and, accordingly, to reassess the impact of this pseudo-Aristotelian treatise in the Middle Ages.
Le présent doctorat se propose de réaliser une nouvelle édition latine du Liber de causis et d'étudier sa diffusion durant la période médiévale à partir de tous les témoins manuscrits connus. En dépit des diverses attributions dont il a fait l'objet au Moyen Âge, l'origine du Liber remonte à l'école grecque néoplatonicienne en passant ensuite par le monde arabe islamique. Inspiré par l'Elementatio theologica de Proclus (412-485), un texte écrit sous forme de 211 propositions axiomatiques portant sur les premiers principes de l'univers, il fut abrégé et retravaillé à Bagdad, vers le milieu du IXe siècle, dans l'entourage du philosophe Al-Kindi. Le Liber de causis fut souvent attribué à Aristote et considéré comme le complément de sa Métaphysique ; de ce fait, les deux traités furent introduits dans le curriculum de la faculté des arts de Paris, afin d'être lus et enseignés ensemble, puis interdits à plusieurs reprises à l'occasion des censures successives visant l'enseignement de certains textes d'Aristote en 1210, 1215 et 1231. L'opuscule fut commenté tout au long du XIIIe siècle par des théologiens et maîtres ès arts de grande renommée comme Roger Bacon, Albert le Grand, Thomas d'Aquin, Gilles de Rome, Pierre d'Auvergne, Siger de Brabant etc., mais la tradition des commentaires continua de se déployer aussi dans les XIVe et XVe siècles. Cette réception tardive est moins connue et, bien qu'elle continuât d'exister en Occident, elle commença à se déplacer vers l'Europe centrale, au sein des nouvelles universités fondées dans le Saint-Empire romain germanique. Le nombre des manuscrits qui transmettent le texte latin du De causis dépasse actuellement 260 et l'on dénombre également 91 commentaires (38 commentaires continus, 37 ensembles de gloses, 16 questions quodlibétiques). Pour l'édition latine, nous nous proposons de consulter l'ensemble des manuscrits comprenant le texte et les commentaires où ont été transcrites des portions plus amples de l'opuscule. Par cet examen poussé des témoins, nous donnerons une édition plus complète (l'ancienne édition s'est appuyée sur la collation de dix manuscrits seulement, ici et là complétée par la consultation ponctuelle de 80 manuscrits : A. Pattin, 'Le Liber de causis. Édition établie à l'aide de 90 manuscrits avec introduction et notes', Tijdschrift Voor Filosofie 28 (1966), p. 90-203) et chercherons à retracer la diffusion de l'ensemble de ce corpus en Europe occidentale aussi bien que centrale et, en conséquence, à réévaluer l'impact de ce traité pseudo-aristotélicien au Moyen Âge.