La continuation des Fastes d'Ovide par le Dijonnais Claude-Barthélemy Morisot (1649) : introduction et traduction annotée d'un chant

by Elena Ghiringhelli

Thesis project in Langues et littératures anciennes

Under the supervision of Sylvie Laigneau and Valérie Wampfler-Boutrois.

Ongoing thesis at Bourgogne Franche-Comté , under the authority of École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts , in a partnership with CPTC - Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (laboratoire) and L'écriture de l'histoire littéraire : questions de point de vue (equipe de recherche) since 30-09-2020 .

  • Alternative Title

    Continuing Ovid's Fasti. The case of Dijon's Claude-Barthélemy Morisot (1649). Introduction and annotated translation of a book.


  • Abstract

    In the context of the significant growth in France in recent decades, the study of Latin and Greek literature of the Renaissance, even if a movement of publishing of more "minor" poets has emerged, some still remain in the shadows. However, the work of those who did not achieve national fame, who did not attend the Court and the greats of their time, is of great interest, particularly for the history of societies and mentalities: it gives us an idea of what the tastes, readings, knowledge, training, culture ... of all these "provincial intellectuals" could be in a given environment, sometimes decried, but most often because of the lack of knowledge that we have of them. It so happens that Burgundy - understood in the broad historical sense - is a particularly fertile ground for research of this kind. The city of Dijon, to speak only of itself, had a very strong publishing activity in Latin and Greek during the 16th and 17th centuries. There are many reasons for this: numerous religious institutions in the city, the strong presence of members of parliament (or of an aristocracy that had "fallen in the dress"), the elite's taste for switching from one language to another, the presence of numerous remains and ancient "places of memory" on the territory... In the context of heritage enhancement, it is therefore useful to allow the public to get to know these authors, their works, their ideas, in short, their person. Among these authors, Claude-Barthélemy Morisot (1592-1661) is particularly interesting. Scientific argument: problematic, stakes, methodology Lawyer at the Parliament of Dijon, Morisot is also a scholar who enjoyed great success in the Republic of Letters of his time. The translation and study of several of his works (Morisot wrote in Latin) were undertaken by Valérie Wampfler, the co-director of this thesis : The Porticus Medicaea (1626), the Peruviana (1644) and its Conclusio et interpretatio (1646), as well as several excerpts from Morisot's correspondence with the scholars of his time, collected in the Epistularum centuriae prima et secunda (1656), have been published or are in the process of being published; the translation of one of Morisot's early works, Alitophili veritatis lacrymae (1624), has been initiated, and a teamwork project devoted to Morisot's unpublished works is being developed at the University of Reims Champagne Ardenne, associated with the Burgundia Humanistica project (see below). This project includes the curious P. O. Nasonis Fastorum libri XII, quorum sex posteriores a B.C. Morisoto Divione substituti sunt (Dijon, P. Guyot, 1649): it is a continuation of Ovid's unfinished work. Morisot edited the six songs of the Fastes written by the poet de Sulmone, but claimed to have the "audacity" to continue the calendar of Roman festivities by writing the last six songs himself. An in-depth study of this work, which combines elements of Roman history, civilization and religion, sheds considerable light on the knowledge and interests of a 17th-century Burgundian parliamentarian. The work will consist of taking stock of current knowledge about the Ovid's Fastests, in order to judge the success (in terms of erudition and style) of this continuation, which will have to be placed in the broader framework of the reception of the works of the poet of Sulmone in the sixteenth and seventeenth centuries and in that of the "genre" of the continuation. Finally, one of the six songs written by Morisot should be chosen and an annotated translation should be presented.


  • Abstract

    Dans le cadre de l'essor important que connaît en France, depuis quelques dizaines d'années, l'étude des littératures latine et grecque de la Renaissance, même si un mouvement d'édition de poètes plus « mineurs » a vu le jour, certains restent encore dans l'ombre. Or, l'œuvre de ceux qui ne sont pas parvenus à un renom national, qui n'ont pas fréquenté la Cour et les Grands de leur époque, se révèle d'un grand intérêt, en particulier pour l'histoire des sociétés et des mentalités : elle permet de se faire une idée de ce que pouvait être, dans un milieu donné, les goûts, les lectures, les connaissances, la formation, la culture... de tous ces « intellectuels de province », parfois décriés, mais en raison, le plus souvent, de la méconnaissance que l'on a d'eux. Il se trouve que la Bourgogne – entendue au sens historique large – est un terrain particulièrement fertile pour des recherches de cet ordre. La ville de Dijon, pour ne parler que d'elle, connaît en effet une activité éditoriale en latin et grec très forte durant les XVIe et XVIIe siècles. Les causes en sont multiples : nombreuses institutions religieuses dans la ville, forte présence de parlementaires (ou d'aristocratie « tombée dans la robe »), goût des élites pour le passage d'une langue à l'autre, présence de nombreux vestiges et « lieux de mémoire » antiques sur le territoire... Dans le cadre d'une valorisation patrimoniale, il est donc utile de permettre au public de mieux connaître ces auteurs, leurs œuvres, leurs idées, bref, leur personne. Parmi ces auteurs, Claude-Barthélemy Morisot (1592-1661) est tout particulièrement intéressant. Argumentaire scientifique : problématique, enjeux, méthodologie Avocat au Parlement de Dijon, Morisot est aussi un érudit qui connut un grand succès au sein de la République des Lettres de son temps. La traduction et l'étude de plusieurs de ses œuvres (Morisot écrit en latin) ont été entreprises par Valérie Wampfler, la co-directrice de cette thèse : sont éditées ou en cours d'édition la Porticus Medicaea (1626), la Peruviana (1644) et sa Conclusio et interpretatio (1646), ainsi que plusieurs extraits de la correspondance de Morisot avec les érudits de son temps, réunie dans les Epistularum centuriae prima et secunda (1656) ; la traduction d'un ouvrage de jeunesse de Morisot, l'Alitophili veritatis lacrymae (1624), a été amorcée, et un projet de travail d'équipe consacré aux inédits de Morisot est en cours d'élaboration à l'Université de Reims Champagne Ardenne, associée au projet Burgundia Humanistica (voir infra). Font partie de ce projet les curieux P. O. Nasonis Fastorum libri XII, quorum sex posteriores a C.-B. Morisoto Divione substituti sunt (Dijon, P. Guyot, 1649) : il s'agit d'une continuation de l'œuvre inachevée d'Ovide. Morisot édite en effet les six chants des Fastes écrits par le poète de Sulmone, mais affirme avoir « l'audace » de continuer le calendrier des fêtes romaines en écrivant lui-même les six derniers chants. Une étude approfondie de cette œuvre qui mêle éléments d'histoire, de civilisation, de religion romaines jette une lumière considérable sur les connaissances et les centres d'intérêts d'un parlementaire bourguignon du XVIIe siècle. Le travail consistera à faire le point sur les connaissances actuelles à propos des Fastes d'Ovide, afin de juger de la réussite (en termes d'érudition et de style) de cette continuation, qu'il faudra réinscrire dans le cadre plus large de la réception des œuvres du poète de Sulmone aux XVIe et XVIIe siècles et dans celui du « genre » de la continuation. Enfin, il conviendra de choisir un des six chants écrits par Morisot et d'en présenter une traduction annotée.