Thèse soutenue

Écoulement et transfert de chaleur dans les récepteurs solaires tubulaires à lits fluidisés

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Auteur / Autrice : Ronny Gueguen
Direction : Françoise BatailleSamuel Mer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'ingénieur
Date : Soutenance le 20/07/2023
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Énergie environnement (Perpignan ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Procédés, matériaux et énergie solaire (Perpignan)
Jury : Président / Présidente : Lounès Tadrist
Examinateurs / Examinatrices : Renaud Ansart, Régis Olivès, Gilles Flamant
Rapporteurs / Rapporteuses : Nouria Fatah, Paul-Antoine Santoni

Résumé

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Dans un contexte de production d’électricité par une centrale solaire à concentration, l’utilisation de particules comme fluide caloporteur dans le récepteur solaire est une solution attractive pour augmenter le rendement global de la centrale et permettre le stockage d’énergie. Le laboratoire PROMES (France) développe depuis les années 2010 un concept de récepteur solaire utilisant une suspension dense de particules fluidisées comme fluide caloporteur. Les particules y circulent verticalement dans des tubes métalliques de forts ratios hauteur/diamètre, exposés au flux solaire concentré, grâce à la combinaison d’une surpression dans le lit fluidisé nourrice et d’une injection d’air secondaire en bas des tubes. Des études numériques et expérimentales à petites échelles ont montré l’intérêt d’un tel concept en atteignant des températures de particules en sortie du récepteur supérieures à 700 °C. Ces hautes températures sont supérieures aux limites imposées par les fluides caloporteurs classiquement utilisés dans des centrales à tour industrielles, permettant la mise en place de cycles thermodynamiques à hauts rendements en sortie de récepteur. Cependant, cela implique de fortes pertes thermiques, ce qui diminue le rendement global du système.Dans l’objectif de diminuer ces pertes et ainsi d’augmenter l’efficacité thermique du récepteur, un modèle thermique simplifié de récepteur solaire à grande échelle a été développé. Une cavité est intégrée autour de l’absorbeur, alors constitué de plusieurs centaines de tubes, et l’impact de la géométrie du récepteur sur ses performances est étudié. Il résulte de ce modèle que la surface d’ouverture de la cavité ainsi que sa distance par rapport au récepteur impactent considérablement les pertes thermiques. Avec une puissance du récepteur d’environ 50 MWth, un rendement thermique de 85 % est atteint pour une surface d’ouverture de la cavité de 25 m², montrant l’intérêt de cette dernière pour atteindre des efficacités similaires à celles des récepteurs solaires à sels fondus.Un des verrous principaux liés à la technologie du récepteur solaire tubulaire à particules fluidisées est l’apparition de différents régimes de fluidisation dans les tubes du récepteur en fonction des conditions opératoires. Deux dispositifs expérimentaux ont été conçus pour des études à température ambiante et sous flux solaire concentré, en utilisant des particules d’olivine appartenant au groupe A de la classification de Geldart circulant dans un tube récepteur de plus de 3,30 m de hauteur et de 45 mm de diamètre interne. Le comportement de la suspension de particules a été étudié à travers une large gamme de paramètres expérimentaux. Des températures de particules en sortie du système de 680 °C ont été obtenues, ainsi que des rendements thermiques de 70 %. Des coefficients de transfert de chaleur globaux entre les particules et les parois du tube de 1000 W/(m²K) ont été mesurés.Plusieurs méthodes de traitement du signal ont été appliquées à des signaux de pression relatifs et différentiels enregistrés à différentes hauteurs du tube. Par combinaison de ces méthodes, les régimes de bullage, de pistonnage (de paroi et axisymétrique), de fluidisation turbulente et de fluidisation rapide ont été identifiés. Il découle de cette analyse que le nombre de Reynolds de glissement doit être considéré afin de pouvoir établir des diagrammes complets des régimes de fluidisation et de leurs transitions, conditionnés par gamme de température. Les transitions entre les régimes diminuent avec la température, et sont significativement plus basses que dans les systèmes classiques suite au contrôle de la circulation des particules spécifique à ce concept. De plus, les transferts de chaleur entre les parois et les particules sont plus intenses en régime de fluidisation turbulente, et augmentent avec la température.