Thèse soutenue

Exploration des mécanismes de résistance du VHB à l'entécavir avec une approche phénotypique

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Auteur / Autrice : Julien Marlet
Direction : Catherine Gaudy-GraffinDenys Brand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Morphogénèse et Antigénicité du VIH et des Virus des Hépatites
Jury : Président / Présidente : Berthe-Marie Imbert-Marcille
Examinateurs / Examinatrices : Slim Fourati, Antoine Touzé
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Soussan, Véronique Loustaud-Ratti

Résumé

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L’exploration des échecs de traitement par entécavir des hépatites B chroniques repose sur l’évaluation de l’observance thérapeutique et sur la recherche de mutations de résistance dans le domaine polymérase/transcriptase inverse (Pol/RT) du VHB (Lampertico et al., 2017). Chez certains patients, cet examen n’est pas informatif car il ne permet pas de détecter de mutation de résistance connue à l’entécavir. Nous avons émis l’hypothèse que ces situations d’échecs inexpliqués de traitement à l’entécavir pourraient être associées à de nouveaux mécanismes de résistance, identifiables par des approches phénotypiques.Dans la première partie de ce travail, nous avons développé une approche transversale d’analyse de la résistance combinant des tests génotypiques, phénotypiques et un suivi pharmacologique. Cette approche a été appliquée à 9 patients en échec de traitement par entécavir et infectés par des isolats de sensibilité diminuée à cet antiviral. L’approche phénotypique a permis de montrer dans ce contexte que la mutation rt250L suffisait à conférer une résistance l’entécavir in vitro et in vivo, tandis que la mutation rt173L n’avait pas d’impact sur le niveau de résistance (Marlet et al., 2020). Ces résultats contribueront à la réévaluation des recommandations d’interprétation du génotypage de résistance du VHB.La seconde partie de ce travail visait à explorer les mécanismes impliqués dans les échecs de traitement par entécavir en l’absence de mutation de résistance détectable dans le domaine Pol/RT. Cette étude a porté sur 3 patients en réponse virologique partielle à l’entécavir après réactivation du VHB dans le cadre d’un traitement immunosuppresseur. Chez ces patients, les mutations sélectionnées sur l’ensemble du génome du VHB avant et pendant le traitement par entécavir ont été recherchées par séquençage profond. Chez deux patients, des mutations d’échappement au système immunitaire ont été sélectionnées avant traitement dans l’Ag HBs. Chez un troisième patient, deux mutations ont été sélectionnées durant le traitement par entécavir dans des domaines associés à la réponse immunitaire (Q120K, pre-S2) et à la morphogenèse (Q206K, Core), sans conférer de résistance. Ces mutations en dehors du domaine Pol/RT pourraient avoir contribué indirectement à la réponse virologique partielle, notamment par échappement à la réponse immunitaire déjà déficiente chez ces patients immunodéprimés. Ces résultats suggèrent que la recherche et la caractérisation phénotypique de mutations sélectionnées en dehors du domaine Pol/RT pourraient permettre de mieux comprendre les mécanismes de réponse virologique partielle à l’entécavir.