Thèse soutenue

« Da quod offeram tibi ». Les Confessions de saint Augustin ou l’admirable échange du don

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Auteur / Autrice : Juliette de Dieuleveult
Direction : Vincent ZariniFrançois Cassingena-Trévedy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 25/06/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de codirection : Institut catholique de Paris
Laboratoire : LEM Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Laetitia Ciccolini
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Holzer, Jérôme Lagouanère, Anne-Isabelle Bouton-Touboulic
Rapporteurs / Rapporteuses : Michele Cutino, Sophie Van der Meeren

Résumé

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Cette thèse expose la centralité de l’expérience du don dans les Confessions de saint Augustin. Elle s’assigne pour défi la véridiction d’une formule, « Da quod offeram tibi – Donne-moi de quoi te faire offrande » (XI, 2, 3), à l’échelle de l’œuvre entière. Authentique école du don, les Confessions visent, en effet, à révéler au lecteur le sens et la portée de l’expérience du don, à la fois évidente et paradoxale, et qui ne se confond pas avec celle de la grâce. Le principal effet de cette exercitatio animi réside dans la manifestation de Dieu comme « Celui qui ne sait que donner ». Formule séminale, la prière « Da quod offeram tibi », inscrite dans une série de neuf demandes analogues, s’applique aussi bien à l’offrande eucharistique qu’à ’interprétation des Écritures. Les prolongements eucologiques et liturgiques sont mis en regard des principes constitutifs de la prière romaine. La formule « Da quod offeram tibi » se distingue ainsi de la formule classique « Do ut des », fondée sur le registre du donnant-donnant. Il n’en va pas de même chez Augustin qui propose d’entrer dans « l’admirable échange » du don. Cet échange caractérisé par la gratuité et la largesse trouve son origine dans la vie trinitaire. Grâce au don de l’Esprit Saint et au sacrifice du Christ, et parce qu’il est voulu par le Père comme un être par le don et pour le don, l’homme est rendu capable de se mettre en quête de la uita beata.