Thèse soutenue

Optimisation de la sélection de variétés de vigne à l'aide laprédiction génomique et phénomique

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Auteur / Autrice : Charlotte Brault
Direction : Patrice This
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique et amélioration des plantes
Date : Soutenance le 06/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Amélioration Génétique et Adaptation des Plantes/UMR AGAP Montpellier
Jury : Président / Présidente : Jacques David
Examinateurs / Examinatrices : Patrice This, Laurence Moreau, Jean-Luc Jannink, Laurent Bouffier, Christopher Sauvage, Agnès Doligez
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Moreau, Jean-Luc Jannink

Résumé

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La sélection génétique de la vigne dois répondre à deux enjeux majeurs dans les prochaines années : la réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires et l'adaptation au changement climatique. Si la sélection de variété résistantes a été grandement accélérée, la sélection de caractères d'intérêt complexes reste un processus long et coûteux pour une plante pérenne comme la vigne. C'est pourquoi j'ai testé et comparé différentes méthodologies pour optimiser la sélection de nouvelles variétés de vigne. La première est la prédiction génomique (PG), qui repose sur les marqueurs moléculaires pour entraîner un modèle de prédiction des valeurs génotypiques. La seconde est la prédiction phénomique (PP), qui repose sur l'utilisation de spectres mesurés sur les tissus de la plante, plus rapides et moins chers à obtenir que le génotypage. J'ai utilisé la PG et la PP dans différentes configurations pour mesurer leur intérêt pratique dans les programmes d'amélioration. Pour cela, je me suis basée sur trois populations de variétés de vigne avec des apparentements génétiques contrastés, préalablement génotypées et phénotypées. J'ai d'abord comparé des modèles de PG univariés et multivariés dans une population bi-parentale (N = 188), sur 14 caractères relatifs au stress hydrique. Les précisions de prédiction étaient bonnes pour les caractères héritables, les méthodes multivariées n'étaient pas meilleures que les méthodes univariées, et le classement entre les méthodes dépendait de l'architecture génétique du caractère. Dans un second temps, j'ai testé la PG inter-population (configuration plus applicable en sélection) pour 15 caractères, en entraînant le modèle de prédiction dans un panel de diversité (N = 277) pour prédire dans 10 familles bi-parentales connectées en demi-diallèle (N = 622). Pour cela, j'ai prédit d'abord la moyenne des familles (pour la sélection des futurs croisements à réaliser), puis la valeur des individus au sein de chaque famille (pour la sélection d'individus au sein des croisements un fois qu'ils ont été réalisés). Pour ces deux étapes, les précisions de prédiction en inter-population restaient satisfaisantes (par rapport à l'intra-population) pour l'application de la PG dans les programmes d'amélioration. Finalement, j'ai testé la PP pour la première fois chez la vigne, en utilisant des spectres dans le proche infrarouge obtenus sur bois et sur feuilles. Les précisions de prédiction en PP se sont révélées encourageantes, malgré un cadre suboptimal car les spectres et les phénotypes n'ont pas été mesurés les mêmes années.En conclusion, ces résultats donnent un bon aperçu de ce qui pourrait être appliqué pour optimiser la sélection de nouvelles variétés de vigne. Pour que cette optimisation soit effective, il faudra cependant bien définir l'idéotype variétal et avoir à disposition une population de référence génotypée et phénotypée dans plusieurs environnements. Le nouveau schéma de sélection que je propose sur la base de mes résultats comprend deux étapes : la sélection des croisements à réaliser par PG et la sélection des individus au sein des croisements par PG ou PP. Un tel schéma pourrait permettre d'augmenter le gain génétique par cycle et de diminuer la durée du cycle de 15 à 9 ans.