Contrôle spatiotemporel de front d’onde pour l'imagerie super-résolue
Auteur / Autrice : | Guillaume Noetinger |
Direction : | Mathias Fink, Sébastien Popoff, Fabrice Lemoult |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 20/03/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Langevin-Ondes et images (Paris ; 1997-....) |
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Gigan |
Examinateurs / Examinatrices : Mathias Fink, Fabrice Lemoult, Emmanuel Bossy, Anne Sentenac, Amaury Axel Badon, Juliette Pierre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Bossy, Anne Sentenac |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
De nombreux dispositifs d’imagerie reposent sur la physique des ondes pour leur fonctionnement. Parmi ceux-ci, le microscope occupe une place privilégiée car c’est un outil ancien devenu incontournable dans de nombreux domaines scientifiques notamment en biologie pour observer de petits objets. Cependant, il existe une limite à la taille des objets observables à l’aide de cet outil. Elle est liée au fait que l’on ne peut pas collecter la totalité des ondes émises par l’échantillon observé, c’est la limite de diffraction. De nombreuses méthodes existent désormais pour dépasser cette limite en utilisant des molécules fluorescentes. Ces méthodes étant complexes et invasives, il serait intéressant de pouvoir dépasser cette limite en utilisant des propriétés physiques intrinsèques à la physique des ondes.Dans cette thèse, nous proposons d’améliorer la résolution d’un type particulier de microscope : le microscope confocal. Au lieu d’une illumination constante, nous utilisons une modulation spatiotemporelle du champ envoyé sur l’objet et collecté par le microscope, que nous choisissons comme un champ tournant autour du point focal. Pour chaque point de balayage, on collecte un signal dépendant du temps au lieu d’un scalaire.Cette illumination tournante singularise l’axe optique en comparaison des autres points : seul un émetteur sur l’axe optique renvoie une onde monochromatique constante tandis qu’un émetteur excentré renvoie un signal modulé en fréquence par effet Doppler. Ce signal s’écrit sous la forme d’un peigne de fréquences centré sur la fréquence d’illumination et d’espacement égal à la fréquence de rotation. Chacune de ces fréquences permet de construire une image différente de l’objet qui s’exprime comme la convolution de l’objet et d’une fonction d’étalement du point (PSF) différente. Hormis à la fréquence porteuse, ces PSF s’expriment comme des vortex de phase. Etant donné la diversité d’information acquise sur l’objet et la stabilité topologique des vortex, nous implémentons une procédure de déconvolution robuste au bruit grâce à laquelle nous reconstruisons un objet au-delà de la limite de diffraction.Nous démontrons la possibilité de fabriquer ces vortex de phase avec une illumination tournante ainsi que la viabilité de cette approche d’imagerie confocale dynamique grâce à une expérience d’acoustique. Cette expérience nous a permis de démontrer une amélioration de 70% de la résolution du microscope confocal après déconvolution. Cette méthode permet même d’obtenir des images super-résolues grâce à la diversité d’information apportée par toutes ces images.Pour transposer cette expérience à l’optique, nous ajoutons à un microscope confocal un modulateur spatial de lumière (SLM), ici une matrice de micro-miroirs (DMD), dans le plan de Fourier de l’échantillon. Il est ainsi possible de façonner spatio-temporellement le front d’onde de l’illumination de l’échantillon. Par le calcul et la simulation numérique, nous pouvons calculer les PSF associées à n’importe quelle séquence envoyée au DMD. Nous montrons que ces PSF sont à nouveau des vortex de phase qui transportent des informations différentes et partiellement redondantes sur l’objet. Les hautes fréquences spatiales qui sont habituellement sous le niveau de bruit en microscopie confocale sont mieux transmises. Cela mène au même effet de super-résolution en optique qu’en acoustique. Etant donné le grand nombre de degrés de libertés fournis par le DMD, il existe de nombreuse manière d’illuminer l’échantillon avec un front d’onde tournant. Par la simulation numérique nous développons plusieurs de ces possibilités. Pour l’une de ces possibilités, nous avons expérimentalement obtenu ces signaux et une amélioration de la résolution confocale d’environ 30%.En perspectives, nous montrons qu’il est possible d’enrichir encore l’information extraite de l’objet, d’envisager une expérience similaire en se passant de DMD ou d’appliquer ces concepts à l’astronomie.