S'engager et lutter au nom des droits des victimes : Une sociologie des mobilisations judiciaires à la Juridiction spéciale pour la paix de Colombie
Auteur / Autrice : | Pauline Vandenbossche |
Direction : | David Garibay, Milena Jakšić |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 23/02/2023 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Triangle. Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) |
Jury : | Président / Présidente : Camille Goirand |
Examinateurs / Examinatrices : Juan Carlos De Leon Guerrero Bernal, Sophie Daviaud | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Camille Goirand, Sandrine Lefranc |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Depuis le 1er décembre 2016, la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) s’est accordée avec le président de la Colombie d’alors, Juan Manuel Santos,à déposer les armes. L’accord de paix qui résulte de la négociation entre ces deux parties prévoit la mise en place d’un tribunal, la Juridiction spéciale pour la paix (JEP), afin de lutter contre l’impunité des crimes commis pendant le conflit armé avec les Farc (1966-2016). Différents groupes d’acteurs se mobilisent au sein et autour de cette institution judiciaire de justice transitionnelle. À partir d’entretiens, d’une observation participante à la JEP et des observations d’audiences, la thèse recherche s’intéresse aux dynamiques de domination et de résistance au sein de la JEP. Cette recherche analyse les usages militants de catégories juridiques et judiciaires pour traduire la souffrance en droits et fonder des revendications. Elle souligne les tensions entre expertises juridique et militante et le savoir expérientiel, autour de la violence du conflit armé. Confrontant les différentes compréhensions et attentes des magistrats, avocats militants et victimes, au sujet du droit à la justice et au sujet de la JEP, l’étude considère l’espace judiciaire comme un espace réapproprier pour y revendiquer des causes sociopolitiques et subjectiver l’expérience de violence. Mêlant sociologie des mobilisations et sociologie du droit et de la justice, la thèse éclaire sur la difficulté, pour la judiciarisation de la justice transitionnelle, à se détacher de la justice pénale. Elle explique également les enjeux sociaux et politiques relatifs au jugement des crimes commis en temps de crise politique.