Thèse soutenue

Caractéristiques de la dissipation turbulente dans le milieu interstellaire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Thibaud Richard
Direction : Pierre Lesaffre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astronomie et Astrophysique
Date : Soutenance le 30/03/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique de l'ENS (Paris ; 2019-....)
établissement opérateur d'inscription : Observatoire de Paris (1667-....)
Jury : Président / Présidente : Olga Alexandrova
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Lesaffre, Thierry Passot, Geoffroy Lesur, Marc-Antoine Miville-Deschênes, Katia Ferrière
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Passot, Geoffroy Lesur

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

La turbulence affecte toutes les facettes de la physique du milieu interstellaire (MIS), ses changements de phase, son évolution chimique, son couplage au champ magnétique et aux rayons cosmiques, jusqu'à la formation d'étoiles.L'absence d'une description mathématique exacte et l'impossibilité pour les simulations de reproduire toute la gamme inertielle entre les échelles d'injection et de dissipation rendent son rôle difficile à appréhender. Une facette essentielle de la turbulence est l'intermittence spatio-temporelle de la cascade d'énergie qui conduit à la formation de structures cohérentes de forte dissipation. Ces régions se distinguent dans le MIS diffus par une chimie particulière, dite "chaude", qui permet de les tracer. Nous cherchons à étudier de façon systématique la nature physique des régions de dissipation intense dans la turbulence magnétohydrodynamique (MHD). Nous sondons la dissipation turbulente à l'aide de simulations de turbulence MHD isotherme compressible en déclin. Nous apportons un soin tout particulier à la résolution et au contrôle de la dissipation : nous concevons des méthodes pour récupérer localement la dissipation due au schéma numérique. Nous étudions localement la géométrie des gradients des variables d'état du fluide. Nous développons une méthode pour évaluer la nature physique des gradients dominants dans les discontinuités. Ceci nous permet, conjointement à des critères heuristiques, de les identifier, ainsi que d'estimer leur vitesse de déplacement. Enfin, nous étudions leurs statistiques.Nous trouvons que les régions de dissipation intense correspondent à des feuilles : localement, la densité, la vitesse et les champs magnétiques varient principalement dans une seule direction. Nous identifions ces régions hautement dissipatives comme des chocs (fast ou slow) ou des discontinuités Alfvéniques (nappes de Parker ou discontinuités rotationnelles). Nous étudions l'effet des conditions initiales qui produisent aux temps courts des empreintes différentes sur les distributions relatives entre ces quatre catégories. Cependant, ces différences s'estompent après environ un temps de retournement, quand elles deviennent dominées par des discontinuités Alfvéniques faiblement compressibles. Nous montrons que le nombre de Prantdl magnétique a peu d'influence sur les statistiques de ces discontinuités. Mais il modifie la nature de la dissipation dans les différentes structures. Enfin, nous montrons que la structure interne des discontinuités nous permet de faire des prédictions sur les variations des hélicités croisée et magnétique. Ces nouvelles méthodes permettent de considérer la turbulence compressible développée comme une collection statistique de structures dissipatives intenses. Ceci peut être utilisé pour post-traiter la turbulence 3D avec des modèles 1D détaillés aptes à être comparés aux observations. Cette vision pourrait également être utile comme cadre pour formuler de nouvelles propriétés dynamiques de la turbulence.