Thèse soutenue

Expositions médicamenteuses et risque de cancers cutanés dans la cohorte E3N

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Auteur / Autrice : Marie Al Rahmoun
Direction : Marina KvaskoffAgnès Fournier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 31/01/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Antoine Pariente
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Sommet, Emmanuel Oger, Khaled Ezzedine
Rapporteurs / Rapporteuses : Agnès Sommet, Emmanuel Oger

Résumé

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Les cancers cutanés sont les néoplasmes les plus fréquents en France et leur incidence est en constante augmentation. L'exposition solaire est actuellement le seul facteur de risque pour lequel une prévention est possible. Plusieurs études ont suggéré que l'exposition à certains médicaments était associée au risque de cancers cutanés, soit en augmentant ce risque, via un effet photosensibilisant par exemple, soit en le diminuant, via un effet anti-inflammatoire pour certaines molécules. Cependant, les études pharmaco-épidémiologiques évaluant les liens entre médicaments et risque de cancers cutanés restent relativement peu nombreuses, avec des résultats souvent contradictoires. En outre, très peu ont inclus des données sur l'exposition solaire ou le phénotype pigmentaire des participants, qui sont pourtant des facteurs de risque importants et sont essentiels pour évaluer un éventuel rôle du caractère photosensibilisant des médicaments étudiés. Enfin, peu d'études ont évalué le risque en fonction de la dose ou la durée des traitements. L’objectif de cette thèse était d’explorer les relations entre plusieurs classes de médicaments largement utilisées en France et dans le monde (statines, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), antihypertenseurs) et le risque de cancers cutanés dans la cohorte prospective E3N (Etude Epidémiologique auprès de femmes de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN)), qui suit 98 995 femmes françaises nées entre 1925 et 1950 depuis 1990. Dans cette cohorte, les données de remboursement de médicaments ont été fournies par la MGEN depuis le 1er janvier 2004. Les analyses statistiques ont été réalisées au moyen de modèles à risques proportionnels de Cox. Nos résultats suggèrent des associations modestes entre la prise de certaines classes de médicaments et le risque de cancers cutanés, avec notamment une association inverse entre l’utilisation de statines et le risque de carcinome basocellulaire (CBC), et une association positive entre la prise d’AINS hors aspirine et le risque de mélanome, tandis qu’il n’y avait pas d’association globale entre prise d’antihypertenseurs et risque de cancers cutanés. Cependant, nous avons observé diverses associations différentielles selon l’exposition résidentielle aux UV, le phénotype pigmentaire ou les classes de certains grands types de médicaments. Ces résultats suggèrent des relations complexes entre expositions médicamenteuses et risque de cancers cutanés, qui pourraient refléter un rôle contradictoire de certains mécanismes impliqués tels que photosensibilisation et inflammation.