Thèse soutenue

Observations et modélisations de l’atmosphère des exoplanètes : de la haute atmosphère des Jupiter-chauds à la surface des planètes terrestres tempérées, étude de la transition des Super-Terre aux Sub-Neptune avec un relevé Hubble

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Amélie Gressier
Direction : Emmanuel MarcqJean-Philippe BeaulieuBenjamin Charnay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astronomie et Astrophysique
Date : Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Astronomie et Astrophysique d'Ile de France
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Atmosphères, observations spatiales (Guyancourt, Yvelines ; 2009-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Brogniez
Examinateurs / Examinatrices : Néstor Espinoza, Michaël Gillon, Claire Moutou
Rapporteurs / Rapporteuses : Néstor Espinoza, Michaël Gillon

Résumé

FR  |  
EN

En août 2022, the JWST Transiting Exoplanet Community Early Release Science Team a révélé la détection de dioxyde de carbone dans l'atmosphère de la géante gazeuse WASP-39 b, démontrant les capacités exceptionnelles du Télescope spatial James Webb (JWST) dans la caractérisation de l'atmosphère des planètes extra-solaires. Alors que de nombreuses nouvelles données seront disponibles dans les années à venir, cette thèse propose d'utiliser les observations du télescope spatial Hubble (HST) en spectroscopie de transit dans le but de mieux préparer les futures analyses mais aussi de passer de l'étude d'une seule cible à l'étude statistique d'une population de planètes. Dans un premier temps, nous analysons la haute atmosphère des Jupiters-chauds avec les observations HST dans le proche ultra-violet (NUV). Nous présentons un outil pour corriger et ajuster les courbes de lumière en transits observés avec le Space Telescope Imaging Spectrograph (STIS). Nous confirmons l'évaporation de l'atmosphère de WASP-121 b et présentons de nouvelles observations de WASP-79 b. L'analyse de deux transits de cette planète montre une augmentation du rayon de la planète entre la mesure optique et NUV de 4.5sigma. Nous étudions, ensuite, les couches plus profondes de l'atmosphère de planètes plus petites avec les observations en proche infrarouge du Wide Field Camera 3 (WFC3). Les Sub-Neptunes ont une taille entre celle de la Terre et de Neptune (1-4REarth) et sont le type de planètes le plus commun dans notre Galaxie. Malgré leur omniprésence, elles n'ont pas d'équivalent dans notre système solaire et restent difficiles à caractériser. Leur distribution en taille et nombre, est bimodale, avec une diminution dans le nombre de planètes autour de 1.7REarth. Les planètes d'un rayon inférieur à 1.7REarth sont supposées rocheuses et sont appelées Super-Terre, tandis que les planètes au-dessus de ce seuil sont très probablement gazeuses et communément appelées Sub-Neptunes. Vingt-six spectres en transmission sont analysés de manière cohérente avec un code d'analyse Bayésienne, Tau-REX 3 afin d'explorer la transition entre Super-Terre et Sub-Neptune. Nous confirmons la présence d'une atmosphère pour 13 planètes dont le rayon est supérieur à 1.7REarth, la limite fixée pour distinguer les planètes rocheuses des planètes gazeuses. Nous fournissons le premier relevé des détections moléculaires pour les Super-Terre et les Sous-Neptunes en utilisant HST/WFC3 G141 (1.1-1.65 microns)et confirmons la détection d'eau pour neuf planètes. Cependant, de nombreuses dégénérescences subsistent dans l'analyse de ces spectres et il reste difficile de différencier une atmosphère primaire nuageuse d'une atmosphère de type terrestre et l'absorption de l'eau et du méthane autour de 1.4microns. Suite à ce résultat, nous concentrons notre modélisation sur deux points: l'impact de la sédimentation des nuages sur le spectre en transmission et la nature des espèces carbonées en utilisant Exo-REM, un modèle radiatif-convectif. Nous présentons des simulations 1D et 2D d'atmosphères chaudes de Sub-Neptune et construisons une grille de modèles en température et en métallicité. Nous affinons la nature des nuages dans l'atmosphère de Sub-Neptunes et leur impact sur la taille de la signature spectrale de l'eau. En modélisant les atmosphères chaudes de Sub-Neptunes, nous mettons en évidence les divergences entre la non-détection du méthane et sa prédiction. Nous proposons et comparons les stratégies d'observation JWST et ARIEL pour résoudre les dégénérescences et en particulier, différencier l'absorption de l'eau de celle du méthane dans les spectres en transmission. Les Sub-Neptunes tempérées à chaudes, avec une atmosphère étendue orbitant autour d'étoiles brillantes proches, sont d'excellentes cibles pour la spectroscopie de transmission avec le JWST combinant NIRISS et NIRSpec.