Thèse soutenue

Détection et quantification des ADN non intégrés linéaires responsables de la latence pré-intégrative du VIH-1

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Auteur / Autrice : Hélène Roux
Direction : Jacques Dutrieux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 21/01/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Cochin (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Margottin-Goguet
Examinateurs / Examinatrices : Florence Margottin-Goguet, Vincent Parissi, Lucie Etienne, Fabrizio Mammano, Francesca Di-Nunzio
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Parissi, Lucie Etienne

Mots clés

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Résumé

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L'un des défis actuels de la recherche sur l'infection à VIH demeure la compréhension des mécanismes de latence virale. La latence est la cause de la chronicité de l'infection et entraîne un rebond viral inéluctable lors de l'arrêt des traitements antirétroviraux. Cependant, la contribution de la latence pré-intégrative dans ce phénomène reste peu explorée. Notre hypothèse de travail découle de l'observation de la diminution de la charge virale chez les patients traités par antirétroviraux. En effet, chez les patients traités sans inhibiteur de l'intégrase, la diminution de la charge virale suit deux phases : une première, très rapide, due à la demi-vie courte des cellules productrices de virus, et une seconde, nettement plus longue, dont les causes n'ont pas été démontrées. Cette seconde phase est absente chez les patients traités avec un inhibiteur de l'intégrase. Nous émettons donc l'hypothèse qu'avant l'initiation du traitement, une proportion de cellules infectées héberge une ou plusieurs copies d'ADN linéaire non intégré (ULD) dont l'intégration progressive serait responsable de la seconde phase de décroissance de la charge virale. Mon travail de thèse a porté sur la dynamique de la latence pré-intégrative à la fois in vitro et in vivo. Ainsi, mon premier objectif a été de développer une nouvelle technologie permettant de quantifier sensiblement et spécifiquement les ULD. Cette technologie, appelée DUSQ (DNA Ultra-Sensitive Quantification), est basée sur deux techniques : la Linker-Mediated PCR et le Next Generation Sequencing. Je me suis ensuite intéressée à la dynamique des ULD in vitro et in vivo. J'ai ainsi pu démontrer que ces ULD avaient une demi-vie nettement plus importante que ce qui était présumé dans la littérature : de 0,6 jours dans une lignée lymphoïde (MT4-R5), de 2,9 jours dans des Macrophages Dérivés de Monocytes, et de 9,9 jours dans des lymphocytes T CD4+ quiescents. Enfin, in vivo dans des prélèvements issus de patients chroniquement infectés par le VIH-1, j'ai pu détecter et quantifier des ULD (jusqu'à 250 copies d'ULD/105 cellules) qui n'étaient pas détectables par les techniques conventionnelles existantes. L'étude de l'existence des ULD et de leur relative stabilité dans certains types cellulaires pourrait aider à répondre à certaines questions encore non élucidées sur les étapes précoces du cycle viral, comme l'intégrité de la capside, ou encore l'import nucléaire. De plus, comprendre les paramètres influençant la dynamique des ULD permettrais de placer la latence pré-intégrative comme un élément non négligeable de la persistance virale. Sa prise en compte serait donc pertinente lors du développement de nouvelles stratégies d'éradication du réservoir, le développement de nouvelles thérapies antirétrovirales et leur utilisation dans des protocoles de prophylaxie pré-exposition.