Les archives du pouvoir : production, conservation et usages de l'écrit à Reims (XIIIe-XVIIe siècles)
Auteur / Autrice : | Emmanuel Melin |
Direction : | Franck Collard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance le 29/10/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Elodie Lecuppre-Desjardin |
Examinateurs / Examinatrices : Franck Collard, Elodie Lecuppre-Desjardin, Pierre Chastang, Valérie Theis, Olivier Guyotjeannin, Nicolas Schapira | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Chastang, Valérie Theis |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse vise à décrire l’histoire des archives et des pouvoirs rémois à travers elles. La transmission du fonds municipal actuel a simplifié l’histoire de l’affirmation du pouvoir bourgeois dans le contexte institutionnel visqueux. Du XIIIe au XVIIe siècle, le pouvoir « municipal » est bipolaire, divisé entre une institution seigneuriale née au XIIe siècle, l'échevinage, et une institution communautaire apparu au XIVe siècle, le conseil de ville. Les archives du pouvoir sont autant celles du gouvernement en exercice que des possibilités du pouvoir. Entre le XIVe et le XVIIe siècle ont lieu deux massifications documentaires, au XIVe-XVe siècles et dès le second XVIe siècle. Les élus apprennent à gouverner par et avec l’écrit, élaborant un paysage documentaire à travers des expérimentations d’écritures administratives et l’apprentissage de leur conservation, par la spécialisation documentaire, la compilation. Si la normalisation des écrits comptables est précoce, les écrits de gouvernement se mettent en place progressivement et plus tardivement. Une culture et une administration archivistiques s’affirment dès la fin du XIVe siècle. La localisation des archives est subie et contrainte jusqu’au XVIe siècle, où s’affirme aussi une administration des archives face aux accaparements.Le conflit et le pouvoir royal expliquent la production, du classement, de l’usage, de la localisation et de l’accès aux archives, qui sont un vecteur de construction du royaume. La pratique archivistique est liée aux procès, toujours ciblée et limitée, sans lendemain. A la Renaissance, les archives deviennent un instrument de mémoire et d’histoire, fondement d’une historiographie encore polémique qui, malgré la fusion de l’échevinage et du conseil, perpétue des mémoires conflictuelles.