Approches méthodologiques pharmacologiques et apports des bases de pharmacovigilance pour la détection et la description d'effets indésirables rares : application à l'onco-pharmacologie
Auteur / Autrice : | Charles Dolladille |
Direction : | Joachim Alexandre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 04/05/2022 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Unité de recherche interdisciplinaire pour la prévention et le traitement des cancers (Caen ; 2017-....) |
Jury : | Président / Présidente : Lydia Baud |
Examinateurs / Examinatrices : Joachim Alexandre, Agnès Sommet, Silvy Laporte, Antoine Pariente | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Agnès Sommet, Silvy Laporte |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Contexte : Les méthodes classiques de détection et quantification des signaux de sécurité en onco-pharmacologie peuvent être prises en défaut, spécialement dans des situations cliniques rares. Matériel et méthodes : Dans ce travail, nous avons développé quatre nouveaux outils méthodologiques, à la fois dans le champ de l’analyse de disproportionalité en base de pharmacovigilance et dans le champ de la méta-analyse de sécurité. Résultats : Dans un modèle d’analyse ajusté après imputation des données manquantes, nous avons mis en évidence une association entre certains médicaments de la sclérose en plaques et notification de cancer. Ce modèle apportait une lisibilité clinique aux résultats grâce à l’analyse ajustée. L’apport de l’imputation des données manquantes sur l’estimation et sa précision était modeste. La description de la réintroduction des médicaments inhibiteurs de point de contrôle immunitaire après un effet indésirable immuno-médié portait sur la plus grande cohorte publiée à cette date (452 cas). Nous avons pu décrire l’utilisation de la réintroduction, notamment par type d’effet indésirable, et calculer un taux de récurrence. L’analyse des facteurs associés à la surnotification de récurrence puis, dans un second travail, celle des facteurs associés à la surnotification de mortalité portait sur des familles d’immunothérapie. Nous avons identifié des facteurs liés d’une part au médicament, d’autre part aux comorbidités des patients, et des éléments administratifs susceptibles d’expliquer la surnotification de ces évènements. En priorisant les sources de données de la méta-analyse de sécurité et en conduisant une analyse systématique de la base de données ClinicalTrials.gov, nous avons pu estimer le risque d’immunotoxicité cardiovasculaire des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, à partir des essais cliniques randomisés. La détection des évènements indésirables était nettement supérieure à celle des techniques usuelles : pour un nombre de patients et d’études similaires et sur une même période de temps, pratiquement deux fois plus d’évènements indésirables étaient recensés par cette méthode. Discussion et perspectives : La réintroduction des médicaments, les facteurs de surnotification d’évènement, et la méthode de méta-analyse sont particulièrement intéressants et nécessitent des études comparatives dédiées, pour déterminer leur place par rapport aux stratégies conventionnelles. Le développement futur de ces méthodes peut s’orienter vers davantage de signification clinique, par exemple à l’aide des analyses de médiation, ou encore l’automatisation des processus pour la mise à disposition à grande échelle de données quantifiées fiables d’efficacité et sécurité du médicament. Développer ces méthodes permettrait d’améliorer la détection et la quantification des signaux de sécurité, donc le bon usage du médicament en onco-pharmacologie.