Mesure de la réactivité d'un réacteur sous critique à neutrons rapides
Auteur / Autrice : | Alexandre Bailly |
Direction : | Gilles Ban |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 20/12/2022 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique, sciences de l’ingénieur, matériaux, énergie (Saint-Etienne du Rouvray, Seine Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de physique corpusculaire de Caen (1947-....) |
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Annick Billebaud |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Leconte, Adrien Bidaud, Jean Colin, Jean-Luc Lecouey, Jan Wagemans | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Leconte, Adrien Bidaud |
Résumé
Les réacteurs sous-critiques pilotés par accélérateur pourraient jouer un rôle importantdans les scénarios à double strate, notamment grâce à leur capacité à utiliser des combus-tibles intégrant de grandes quantités d’actinides mineurs. La sous-criticité du réacteur d’unADS en toutes circonstances est un paramètre crucial de la sûreté d’une telle installation.Une stratégie envisagée pour la surveillance de la réactivité des ADS de puissance tels quemyrrha, s’appuie sur deux méthodes complémentaires : d’une part une mesure relativede réactivité à partir du rapport entre l’intensité du faisceau de l’accélérateur et les tauxde comptages de détecteurs de neutrons situés dans le réflecteur ; d’autre part une mesureabsolue de la réactivité, fondée sur l’évolution du taux de comptages des détecteurs lorsd’interruptions périodiques de faisceau.Ce travail de thèse a porté principalement sur l’analyse d’expériences d’interruptionspériodiques de faisceau menées auprès de l’installation guinevere dans le cadre du pro-gramme myracl, né de la collaboration du sck·cen et du cnrs, pour étudier cette mesuredans des configurations représentatives de l’ADS proto-industriel myrrha en phase de dé-marrage, sur une plage en réactivité de -32 à -6 . Pour cela, l’évolution du flux deneutrons a été mesuré à l’aide de chambres à fission dotées de dépôts d’235 U ou d’238 U,ces dernières étant envisagées pour la mesure de la réactivité du réacteur sous-critique demyrrha.Les expériences d’interruptions de faisceau ont de plus été reproduites à l’aide de simula-tions Monte-Carlo dans un modèle simplifié de venus-f, et des facteurs spatio-énergétiquespermettant d’affranchir les mesures expérimentales des effets spatio-énergétiques ont étécalculés. Une nouvelle méthode d’estimation de la réactivité corrigée des effets spatiaux,nommée méthode d’ajustement local, a été employée sur les résultats expérimentaux demyracl. Cette méthode conduit à une estimation robuste de la réactivité avec une incer-titude d’environ 1 à 2%, quel que soit le type de dépôt du détecteur ou son emplacement.Une méthode d’analyse modale Monte-Carlo en développement, basée sur le calculd’une matrice de taux de transition, a également été appliquée à l’étude des effets spatiauxrencontrés lors des expériences myracl. Les résultats obtenus ont montré la complexitédes effets en jeu, impliquant l’interaction entre l’absorbant et le modérateur.Enfin, le déchargement du réacteur venus-f à la fin des expériences myracl a étémis à profit pour réaliser la première phase du projet salmon, dédiée à l’amélioration de la surveillance du chargement des réacteurs nucléaires afin d’éviter des erreurs dechargement. Des expériences de source pulsée ont été menées à différentes étapes dudéchargement, et l’évolution du taux de comptage des détecteurs autour du cœur a étéanalysée à l’aide de la méthode des aires. Les résultats obtenus montrent une fortecorrélation entre la valeur de réactivité mesurée et la valeur de réactivité de référence,conservée tout au long du (dé)chargement pour tous les détecteurs, et ce, malgré deseffets spatiaux de plus en plus importants.